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Quand les rats sauvent des vies humaines : adoptez un hérorat

Publié le 09 juillet 2009 par Musique
Pendant une visite au Zoo  d'Anvers, j'ai été attiré par le stand d'Apopo où donnait un ami une conférence à propos d'une initiative de chercheurs belges qui ont développé une toute nouvelle méthode pour entraîner des rats géants africains à détecter des mine terrestres. Les rats sont entraînés à l'aide d'échantillons d'odeur d'explosifs et sont testés par après sur le terrain. Cette technique rapide et efficace est utilisée lors de la détection de mines terrestres au Mozambique.

Objectif : utiliser l'odorat des rongeurs pour le déminage

 

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Apopo réalise, en Belgique en 1997, des études sur le potentiel des rats dans la détection de mines antipersonnel. Trois ans plus tard, l'organisation de recherche belge exporte le projet à l'Université d'Agriculture Sokoine, en Tanzanie. Quelques mois après, les deux partenaires s'associent au Centre international de déminage de Genève(GICHD).

La mission principale de l'ONG se situe dans un des pays où les mines antipersonnel font le plus de victimes parmi les civils : le Mozambique. Le sol de nombreux pays africains regorge encore de mines anti personnel. C'est dans le but de deminer que sont élevés les "herorat". Si, si, des rats démineurs! Et  ce n'est pas une blague vous pouvez adopter par exemple ce rat.

Quand les rats sauvent des vies humaines : adoptez un hérorat

Pourquoi avoir choisi un rongeur qui provoque des cris dès qu'il pointe le bout de son museau ? En partie à cause de son museau, justement. L'odorat de cet animal est très développé, ce qui lui permet de repérer l'emplacement des mines. Autre avantage : les formateurs les apprivoisent et les dressent rapidement. Les exercices peuvent donc commencer en peu de temps.Pas question toutefois de travailler avec n'importe quel rat. Du coup, le bon vieux rat de laboratoire a été rétrogradé. « Il ne vit que deux ans et le rat géant sept ou huit. De plus, ce dernier est bien plus résistant aux maladies tropicales, explique Havard Bach du GICHD. Et de la résistance, il en faut. Les rongeurs sont formés dans un milieu artificiel où les mines n'explosent pas. Tout se joue sur l'odeur que dégagent les explosifs. Les formateurs placent les rongeurs dans une sorte de conduit circulaire grillagé disposé sur le terrain supposé à risques. Lorsqu'ils en dénichent une, il grattent et reniflent le sol pour indiquer son emplacement.

Comme dit le vieil adage : tout travail mérite salaire. Et celui des rats géants ne fait pas exception. A chaque mine découverte, l'entraîneur leur offre un morceau de banane ou des cacahuètes. Tout en faisant attention à leur ligne : leur poids plume, environ 1,5 kg (pour 75 cm), évite l'explosion des mines. Les tests sont plutôt concluants. « Nous n'avons 'perdu' aucun rat », souligne Christophe Cox, le coordinateur belge du projet pour Apopo.

100 millions de mines actives

Les rats auront de quoi se remplir les bajoues : la Campagne internationale pour interdire les mines estime qu'il y a plus de 100 millions de mines de toutes sortes, anti-personnel ou anti-tank, souterraines ou déclenchées par des fils courant à même le sol. Ainsi, rien qu'au Mozambique, bien que la guerre civile ait pris fin il y a plus de 12 ans, on a détruit plus de 10 000 mines l'an dernier et les exposions ont grièvement blessé ou tué 14 individus. En Angola, la tâche sera immense : ce pays est le plus miné au monde, après des années d'un dur conflit interne. Les rats pourraient là aussi jouer un rôle-clé. Il faut dire que les mains ne sont guère efficaces. Equipés de détecteur de métaux, les démineurs doivent aussi se trimballer un harnachement épais pour éviter d'être tués par inadvertance. Les rats sont eux trop légers pour faire sauter un de ces engins dangereux. Reste qu'ils sont malins et cherchent à tricher. Dès qu'ils comprennent que le fait de gratter le sol correspond au signal de la sonnette annonçant la récompense sous forme d'un fruit, ils se mettent à gratter n'importe où. Mais le dresseur ne donnant la nourriture que si le TNT est détecté, ils finissent par obéir.

Le plus gros utilisateur mondial de mines en tous genres, l'armée américaine ne veut pas renoncer aux mines. Mais consciente des problèmes que posent celles qui n'ont pas explosé, elle prétend faire désormais usage de mines qui se désactivent automatiquement soit par le biais d'une pile dont la durée de vie n'excède pas quelques mois ou d'un détonateur réglé sur quelques heures seulement. Pour calmer la frange pacifiste de ses citoyens, Washington prétend ainsi depuis début mars 2004 faire œuvre bénéfique tout en truffant le sol de TNT « désactivable ». La polémique n'est de loin pas terminée, elle va agiter les esprits lors d'un sommet consacré aux mines qui se tiendra à Nairobi en novembre de cette année. On retrouve là l'approche unilatérale des USA qui se moquent ainsi des 141 pays signataires du Traité d'Ottawa qui interdit toutes les sortes de mines. Mais George Bush préfèrait visiblement cajoler ses fabricants de mines.La Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, de son nom complet Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction est un traité international de désarmement qui interdit l'acquisition, la production, le stockage et l'utilisation des mines antipersonnel. La Convention a été ouverte à la signature les 3 et 4 décembre 1997 et déposé le 5 décembre de la même année à New York auprès du secrétaire général des Nations unies. Elle est entrée en vigueur le 1er mars 1999.La Convention a été négociée afin de pallier les insuffisances du Protocole II (sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des mines, pièges et autres dispositifs) de la Convention sur certaines armes classiques que de nombreux États jugeaient inadapté pour répondre efficacement au défi de l'interdiction totale des mines antipersonnel. Malgré le large soutien international envers ladite Convention, son succès demeure mitigé étant donné que la majorité des Etats producteurs et/ou utilisateurs de mines antipersonnel refusent d'adhérer au texte.

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