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Cours d'autosatisfaction à la française

Publié le 30 septembre 2007 par Nico2312
DSK au FMI.
Derrière ces huit lettres se cache toute l'autosatisfaction dont sont capables les politiques français en se contrefoutant totalement du rôle du Fonds monétaire international.
S'il est logique et pas le moins du monde condamnable que Dominique Strauss-Kahn se félicite de sa nomination en affirmant "c'est pour moi une joie, un honneur et une responsabilité. La puissante légitimité que me donne le très large soutien dont j'ai bénéficié, notamment dans les pays émergents et des pays à bas revenus", avant d'ajouter "je suis déterminé à engager sans tarder les réformes dont le FMI a besoin pour mettre la stabilité financière au service des peuples en favorisant la croissance et l'emploi" (bon courage…), la réaction du parti socialiste frôle le ridicule et sent l'hypocrisie à plein nez. Lorsque la direction du PS assure que "les socialistes sont fiers de l’élection de Dominique Strauss-Kahn à la direction du Fonds monétaire international", on ne peut s'empêcher d'imaginer le ouf de soulagement poussé conjointement et simultanément par tous les éléphants et jeunes lions qui voient s'éloigner pour cinq ans l'un de leur plus sérieux concurrents pour la candidature à la défaite présidentielle de 2012.
Mais aussi mesquine que soit la réaction de la rue de Solferino, ce n'est rien en comparaison de la sortie du président de la République. Plutôt que de mettre en avant les éventuelles avancées pour les pays en voie de développement que peut annoncer l'arrivée de DSK à la tête du FMI, Nicolas Sarkozy préfère honteusement rabaisser cette nomination au niveau franco-français, voire sarkozo-sarkoziste, en déclarant que "c'est une grande victoire pour la diplomatie française. C'est pour la France une très bonne nouvelle, c'est également un élément qui confirme l'influence de notre pays sur la scène internationale". Mais dans le fond une telle réaction n'est pas tellement étonnante de la part de quelqu'un qui confond sciemment politique et showbiz. N'oublions pas que la veille Nicolas Sarkozy avait rendu hommage à un autre symbole de la France qui gagne à l'international, Tony Parker, au travers d'une hagiographie ahurissante : "vous avez 25 ans. C'est l'âge de toutes les promesses. Vous êtes porteur d'un message, celui d'une France qui réussit parce qu'elle a la volonté. On est fier de vous parce que vous donnez une magnifique image de votre pays, parce que vous êtes quelqu'un de bien. Pour un pays, il faut de grands scientifiques, de grands entrepreneurs, de grands artistes, il faut aussi de grands sportifs, parce que ça permet à tous les enfants du pays d'être tirés vers le haut, alors qu'il y a tant de raisons d'être tiré vers le bas. Et vous, vous tirez les gens vers le haut". C'est à croire que le chef de l'État vit son rêve américain par Tony Parker interposé…
On n'ose imaginer le niveau de la récup, de l'autosatisfaction et de la gloriole dont se gargarisera la classe politique dans une semaine, si par miracle (bien plus que par la grâce de la lettre de Guy Moquet) le XV de France bat les All Black.

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