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DSK à la tête du FMI: Des pistes pour des réformes

Publié le 01 octobre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Reçu ce matin par Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn tient cet après-midi une conférence de presse (diffusée en direct sur BFM TV). Il publie dans le MONDE uen iTW où il esquisse son programme d'actions (et de réformes) au FMI. EXTRAITS de cete ITW signée Alain Faujas

"Pourquoi le FMI est-il en crise ?

Après la seconde guerre mondiale, le FMI a été créé pour favoriser la croissance et le développement du commerce grâce à la stabilité financière. Les souvenirs de la crise des années 1930 étaient encore vifs. Cette mission n'a rien perdu de sa raison d'être, mais elle ne pourra être accomplie que si le FMI s'adapte aux réalités du monde. Il ne peut plus se contenter d'être un "gendarme" qui prête de l'argent en contrepartie de règles très dures pour les pays en difficulté.

Le Fonds est confronté à un monde plus complexe, comme le prouve la crise des crédits hypothécaires à risques partie des Etats-Unis. Comment maîtriser, en effet, un système qui interconnecte les marchés et diffuse les crises à grande vitesse ?

Deuxième exemple : les rapports de force géopolitiques ont changé. Les pays émergents – la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud ou le Mexique – veulent peser davantage. Ils ont raison !

Troisième exemple : ces pays et d'autres ne veulent plus que la stabilité financière soit acquise au détriment des équilibres sociaux. Ils ont encore raison! Dernier exemple, les ressources du FMI.

Depuis cinq ans, il n'y a pas eu une seule crise de change – et le FMI n'y est pas pour rien. Ce faisant, le Fonds voit tarir ses ressources, puisqu'il vit des intérêts des prêts qu'il consent aux pays en crise.

Faut-il vendre une partie des 3217 tonnes d'or du FMI et placer le produit de cette vente pour avoir des recettes ?

La plupart des banquiers centraux que j'ai consultés n'y sont pas hostiles. Mais cette réforme suppose un large consensus.

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Quelles seront vos priorités ?

Le FMI doit avoir une vision plus vaste de sa mission, mais il faut aussi renforcer sa légitimité. La représentation de chaque pays au sein du FMI doit refléter les évolutions récentes de l'économie mondiale. C'est ce que l'on appelle la question des quotes-parts, que mon prédécesseur Rodrigo Rato a déjà bien traitée.

Avancer vers une solution acceptable par tous constitue une de mes priorités. Une telle réforme est difficile, évidemment nécessaire, mais évidemment insuffisante. C'est pourquoi j'ai lancé l'idée qu'une double majorité soit requise pour les questions cruciales : on pourrait prendre en compte à la fois le nombre de membres du conseil d'administration et le poids de chacun de ces membres.

Parmi les dons que Keynes entendait placer dans le berceau du Fonds, figurait un "manteau multicolore pour rappeler que le Fonds appartient au monde entier". Oui, tout le monde doit s'y sentir chez lui et cela doit se voir dans la composition de son personnel où l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine ne sont pas assez représentées. Pour trouver les remèdes appropriés, il faut connaître l'histoire et la culture d'un pays. L'apport d'hommes et de femmes venus de tous les horizons géographiques est donc essentiel.

Etes-vous d'accord avec ceux qui disent : "Au FMI les prêts aux pays émergents et à la Banque mondiale les dons aux pays pauvres" ?

Ce n'est pas ma vision des choses. Les déséquilibres macro-économiques génèrent des problèmes sociaux – et vice-versa– aussi bien dans les pays à revenus intermédiaires que dans les économies les plus défavorisées. On ne peut développer un pays sans prendre en compte le court et le long terme, sa démographie et son agriculture autant que son cadre budgétaire et sa balance des paiements. Il faut en finir avec l'image d'une Banque mondiale "bonne maman" et d'un FMI maniant le "gros bâton" ! Avec Robert Zoellick, le nouveau président de la Banque, nous avons décidé de travailler de concert.  Nous pourrions travailler aussi avec d'autres institutions comme le Programme des Nations unies pour le développement [PNUD] et l'Organisation mondiale du commerce [OMC]. Chacun doit remplir sa propre mission mais, quand les problèmes sont globaux, les solutions doivent être globales."


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