Magazine Finances

Le FMI juge le monde

Publié le 15 juillet 2009 par Christophefaurie

Les enjeux internationaux de France Culture évoquent l’opinion du FMI sur l’état économique du monde. En gros, les USA vont rapidement se redresser. Mais ça va mal se passer pour l’Europe. Surprenant : n’est-ce pas les USA qui sont à l’origine de la crise ? Les Asiatiques dont les économies ont été dévastées en 97 par la gestion américaine de leur économie ont dû ressentir une frustration équivalente.

Explication du FMI : les économies d’Europe ne sont pas assez libérales, leurs rigidités sociales s’opposeront à une reprise rapide. En outre, leurs banques sont fragiles : contrairement à celles de la vertueuse Amérique, elles masquent leurs actifs toxiques. Or, l’économie européenne est beaucoup plus dépendante des banques que celle des USA. Et là se trouve un curieux cercle vicieux : plus votre économie va mal, plus vous avez d’actifs toxiques !

Derrière ce paradoxe, il se peut qu’il y ait une explication simple. Celle notée par Paul Krugman au sujet de la crise de 97 : c’est le « marché » qui impose sa loi à l’économie en crise. Non seulement il doit être sauvé (la crise doit être circonscrite pour ne pas être « systémique »), mais selon la méthode qui lui semble bonne (la « rigueur », pour les économies asiatiques). Or, ce « marché » est probablement constitué par un tout petit nombre d’entreprises critiques pour le fonctionnement de l’économie, notamment les grandes banques américaines. Quoi qu’il arrive, elles doivent être protégées.

Je me demande si la logique de ce cœur protégé n’est pas le parasitisme. Comme le montre l’affaire Madoff, il est relativement facile, lorsque l’on est bien placé, d’organiser des fuites d’argent à son profit. Depuis quelques années le % le plus riche américain absorbe l’intégralité des augmentations de PIB du pays, le reste de la société s’endettant (l’endettement a représenté, par rapport aux revenus annuels : 55% en 60, 65% au milieu des années 80, 133% en 2007, et il n’est revenu qu’à 128% en dépit de féroces économies). Il en est probablement de même avec le reste du monde.

Ce qui menace le « marché » est qu’il est très dépendant des américains ordinaires qu’il a parasités. Si leur situation se dégrade, l’état des banques américaines aussi. La relance keynésienne tentée par MM. Bush et Obama n’a pas réussi mieux qu’un fragile décollage. Une seconde relance fait peur. L’état américain n’a donc pas d’autres solutions que de nous expédier sa crise, pour sortir son peuple du chômage (le taux réel de chômage américain serait de 18,2%) et de l'épargne forcenée, sans demander d'efforts à ses banques.

La victoire ne sera que de courte durée : aucun système ne peut fonctionner sur le principe du parasitisme. Quant au FMI, son opinion ne fait que refléter des théories qu'il s'agit maintenant de réformer.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Christophefaurie 1652 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte