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Le jour où l’on a marché sur la Lune…

Publié le 19 juillet 2009 par Musicbox

Ce 21 juillet 1969, les Terriens retiennent leur souffle. Et suivent leurs émissaires sur la Lune, minute par minute.

Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin (de g. à dr.) ont réalisé un rêve inscrit dans l’ADN de l’humanité: aller sur la Lune. Quand Apollo 11 s’apprête à partir, ce 16 juillet 1969, rien n’est gagné.

Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin (de g. à dr.) ont réalisé un rêve inscrit dans l’ADN de l’humanité: aller sur la Lune. Quand Apollo 11 s’apprête à partir, ce 16 juillet 1969, rien n’est gagné.

«Je suis sur la plate-forme», annonce Neil Armstrong. Il est 3 h 51, heure suisse, ce 21 juillet 1969. Les premières images apparaissent sur les écrans de télévision du monde entier. Et les téléspectateurs, enthousiastes, voient l’astronaute américain… la tête en bas! La technique laisse encore à désirer, mais la vie est sur le point d’apparaître sur la Lune.

«Apparemment la surface est d’un grain de sable très fin, précise l’homme juste avant sa foulée historique. Je tâte le sol du bout de l’orteil. Le sol est très ferme.» Sa botte blanche gauche se pose sur la Lune. Il est exactement 3 h 56. «C’est un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité», déclare celui qui deviendra un héros.

C’était il y a quarante ans. L’homme réalisait un rêve inscrit dans l’ADN de l’humanité: aller sur la Lune, quitter son port d’attache. Le défi lancé huit ans plus tôt par le président américain John Kennedy «de mettre un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie» est réussi. Baptisé Apollo, le programme permettra à terme d’envoyer douze Américains sur notre satellite lors de six missions, entre 1969 et 1972.

Quand Apollo 11 s’apprête à partir, ce 16 juillet 1969, rien n’est gagné. C’est l’aventure humaine la plus extraordinaire du XXe siècle, mais aussi la plus dangereuse. En 1967, trois astronautes ont perdu la vie lors d’un accident au sol. La pression est énorme. A cap Canaveral, un million de personnes sont venues assister au départ du lanceur Saturne V, qui n’aura pas duré plus de 60 secondes. A 15 h 32, heure suisse, Apollo 11 et ses trois occupants, Neil Armstrong, le colonel d’aviation Edwin «Buzz» Aldrin et le lieutenant Collins quittent la Terre.

Le voyage aller dure septante-trois heures – le retour n’en prendra que soixante. Le 20 juillet, les astronautes arrivent dans l’ombre de la Lune. Ils contemplent un spectacle merveilleux: le relief lunaire est illuminé par la lumière réfléchie par la Terre. Neil Armstrong signale qu’il observe une brillante couronne de lumière solaire alors que la Lune éclipsait totalement le Soleil. Les trois hommes sont à 20 000 kilomètres du but et volent à une vitesse de près de 4900 km/h.

«Magnifique désolation»
A 19 h 11, Armstrong et Aldrin détachent du vaisseau principal le véhicule d’exploration lunaire, le LEM. Ils commencent leur longue descente vers la surface lunaire, tandis que Collins reste en orbite à plus de 100 kilomètres d’altitude, et transmet à la Terre des images TV.

Il est 21 h 17 quand le LEM et son équipage se posent sur la mer de la Tranquillité, près du cratère de Moltke. Ils sont précédés d’un léger vol de poussières lunaires soulevées par le moteur de freinage du module. Armstrong et Aldrin prennent alors le premier repas «lunaire», se reposent quatre heures avant un second repas. Ils vérifient tous les instruments de bord et s’équipent pour leur sortie.

A 3 h 47, Armstrong ouvre le sas. Il a dégagé le compartiment contenant une caméra qui transmettra, en noir et blanc, ses premiers pas sur la Lune. Il ramasse vite quelques échantillons de sol lunaire – histoire de ne pas revenir bredouille s’il faut rentrer d’urgence à cet instant. Il apprend à marcher sur la Lune, où il ne pèse qu’un sixième de son poids.

Un peu de Suisse
Trente minutes plus tard, Aldrin le rejoint. «C’est beau, beau, beau. Une magnifique désolation», lâche Buzz Aldrin. Les deux astronautes déposent leurs deux stations lunaires – un sismographe et un réflecteur laser qui resteront sur place, ainsi qu’un piège à vent solaire mis au point par l’Institut de physique de Berne. Composé d’une mince feuille d’aluminium d’un centième de millimètre d’épaisseur, le dispositif a été déployé durant une heure avant d’être enroulé dans un étui étanche afin d’être ramené à l’Institut. Coût de l’opération: 1 million de francs de l’époque. C’est la seule expérience de cette expédition qui est rentrée sur Terre.

Les deux hommes accomplissent alors la plus importante de leurs tâches: ramasser des échantillons du sol. Ils chargeront 21 kilos de ce sable couleur chocolat. Le tout ramassé dans un rayon de 30 mètres, strictement limité par la NASA. Sur la Terre, l’aube est levée quand les deux hommes ferment la porte du LEM. Il est un peu plus de 6 heures.

A la recherche de TV
A Genève, comme dans le reste du monde, c’est la nuit la plus longue. Les uns ont veillé, les autres ont mis leur réveil. Des enfants aux vieillards, tous se sont pressés devant leur télévision. Dans les rues, des gens ont erré à la recherche d’écrans derrière une vitrine. Le son ne traversant pas le verre, des automobilistes ont laissé leur radio allumée pour suivre en même temps les commentaires. Le monde est à l’unisson.


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