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Christine Lagarde et l'épreuve de la sortie de crise

Publié le 20 juillet 2009 par Exprimeo
Tout contribue à reconnaître que le climat actuel de "sortie de crise" n'est pas techniquement adapté à la réalité de la situation économique. Notre article d'hier sur le front des LBO appelle des précisions techniques. Le front des LBO annonce-t-il un nouveau choc financier ? Des chiffres imposent en effet de se poser sérieusement la question. Le pourcentage de bris de covenants frapperait plus de 70 % des opérations de LBO de plus de 100 M€. Le LBO est un dispositif technique qui permet à une société A d'acquérir une société B en finançant une partie de cette acquisition par un endettement anticipant sur les résultats à venir de la société B. Ce dispositif repose donc sur au moins le maintien du résultat positif habituel de la société-cible. La gestion du besoin en fonds de roulement en est la clef et constitue souvent un puissant levier d'amelioration des societes reprises en LBO : meilleure gestion des stocks, revue des delais de paiement des fournisseurs, gestion active des creances clients. Avec la crise, ces 3 variables sont beaucoup plus difficiles a gérer. Plus que la difficulté à rembourser la dette, c'est dans un premier temps la difficulté à respecter les covenants bancaires qui pose problème. Les covenants sont des ratios financiers d'endettement (le plus souvent dette nette / resultat opérationnel avant amortissements ainsi que le ratio résultat operationnel avant amortissements / charge financiere cash). Si, sur ces ratios, les groupes en LBO enfoncent les seuils definis dans la documentation bancaire signée lors de l'octroi du prêt, ils perdent leur financement ou doivent le renégocier à un nouveau taux et avec de nouveaux covenants. C'est alors un nouveau parcours du combattant qui commence pour ces groupes en LBO, avec le risque de se voir lâchés par leurs banques si les perspectives d'activités sont jugées trop décalées par rapport au business plan initial. Mais pour le coup, les banques devraient alors enregistrer les pertes correspondant aux sociétés qui seraient ainsi mises en faillite. Cette étape d'arbitrages serait déjà ouverte pour un montant très élevé d'opérations de ce type ... pour lesquelles la sortie positive sur septembre parait de plus en plus compromise. Des pertes bancaires très importantes pourraient donc significativement assombrir le calendrier de rentrée. Le niveau record d'endettement de l'Etat Français limite d'autant sa marge de manoeuvre en l'espèce. Le dispositif légal des ABS contraint considérablement les "compensations de trésoreries" au sein de sociétés d'un même groupe. Si cette crainte se vérifie, c'est une vague considérable de procédures collectives qui pourrait marquer la rentrée de septembre 2009.

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