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Le “nez” du Brie

Publié le 21 juillet 2009 par Jfa

Il y a des soirs où, à la maison, avec les visiteurs “improvistes” du jour, lors de repas rapidement bricolés, les esprits s’élèvent,  les concepts philosophiques s’échauffent, la spiritualité s’impose,  l’Idée règne. 

Cela n’a pas été le cas lundi soir où deux visiteurs, émules de Julien Dray pour leur amour proclamé, d’entrée de repas, des montres les plus chères (“La Rolex, c’est pour les parvenus”), dont je ne dévoile pas l’identité parce qu’il me reste un vieux fond de charité chrétienne, leurs enfants risquant de porter fardeau leur vie durant (mais que les amis reconnaîtront sans peine), ont agressé bruyamment mon épouse qui avait, au moment du fromage, “coupé le nez” de la portion de Brie au lieu d’utiliser son couteau en préservant la forme d’origine.

S’en est ensuivie une laborieuse discussion dont je me suis tenu soigneusement éloigné, sur les mérites comparés des découpes de fromage, du roquefort au comté, l’un des convives nous détaillant même, mime à l’appui, la manière “bourgeoise” de racler les croûtes du camembert.

Il faut dire que deux bouteilles d’excellents rosés avaient, au moment du fromage, entamé leur oeuvre et que l’un des convives, grand admirateur de MM Peillon et Valls (le même Valls qu’à sa grande indignation j’avais osé traiter là de“petit maire d’une petite ville”) avait déjà, dès les hors-d’oeuvre, tenté de justifier que, suite au procès du fofanesque “gang des barbares”, les récriminations du Crif n’étaient en rien communautaristes et, tout en nuances, que l’extrême gauche était de toute manière antisémite, soulevant nos énergiques protestations… Je ne m’étendrais pas sur les propos de l’autre convive qui, après un savon carabiné reçu de son épouse par téléphone pour une obscure histoire de malle, se lançait dans une étude comparée des mérites du ski à Auron ou à Isola, regrettant au passage (on est de gauche quand même) que les séjours au ski soient impossibles aux classes populaires. 

Bref, vous l’avez compris, en cette période d’actualité anémiée, oubliés les soubresauts d’agonie du PS, oubliée la calamiteuse suffisance sarkozienne.  Une vraie soirée de vacances où les personnalités profondes se révèlent sous l’effet vraisemblablement de la chaleur. Une soirée qui, à coup de rhum arrangé et de Canne Bleue, s’est terminée encore une fois fort tard, ces convives ingrats, au moment du départ, menaçant de me dénoncer s’ils étaient par malheur amenés à souffler dans des alcootests policiers…

- Les pubs pornos de Sprite. Eco 89.

- L’altruisme de Goldman Sachs. Blog de P. Jorion.

- Train de vie gouvernemental. Libération.


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