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Malaise «vagal», lipothymique ou cardiaque de Nicolas Sarkozy : du journalisme pour ne rien dire…

Publié le 28 juillet 2009 par Kamizole

sarkozy-footing-et-malaise-26-july-2009.1248771174.jpgPour secouer la torpeur de l’été – encore que la météo ne soit guère estivale ! – et faire oublier le scandale et les polémiques provoqués par les «sondages de l’Elysée», il fallait au moins que Nicolas Sarkozy se fût effondré en faisant son jogging pour donner du grain à moudre aux journalistes en mal de copie et de sujets. Certes, la santé du Chef de l’Etat est d’un intérêt non négligeable et nous savons que Nicolas Sarkozy non plus qu’en leur temps Georges Pompidou ou François Mitterrand – pourtant gravement malades – ne pratique la «transparence»

Mais de là à y passer des dizaines de minute au journal de 13 heures de France-Inter ou remplir France-Info jusqu’à plus soif : overdose !

Ce n’est pas la première fois que des journalistes tiennent le crachoir pour ne rien dire. Nous l’avions déjà remarqué – j’ai oublié en quelles occasions – avec mon amie A. et cela nous irritait au plus au point, tout en déclenchant nos sarcasmes, tous plus ironiques et mordants les uns que les autres.

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Hier, repetitas : un journaliste dépêché au Val de Grâce pour rendre compte de la sortie de Nicolas Sarkozy accompagné de Carla Bruni… Un vrai festival de futilités : comment ils étaient vêtus, les lunettes noires de Carla, comment ils avaient salué, remercié le personnel de l’hôpital, etc… Ce n’est plus France-Inter mais Paris-Match, Point de vue-Histoire du monde, Voici et Closer réunis. J’en oublie volontairement un certain nombre de cette même veine rallye-bobonne : je n’ai pas compris si le journaliste en question s’appelait Guillaume Patin ou Vatin mais s’il quitte Radio-France, il y pourra toujours trouver du travail.

Pour le reste, grand renfort d’interventions de médecins dont les avis – sans doute autorisés : cela fait penser à Coluche ! – ne valent pas tripette car ils supputent tout et n’importe quoi – ils n’ont pas examiné le patient non plus qu’ils ont accès à son dossier médical. Ils semblent «plancher» pour l’examen d’internat car ils envisagent les hypothèses les unes après les autres.

D’après Clio qui regarde les journaux télévisés et m’en fait régulièrement part soit au téléphone soit quand nous déjeunons ou prenons un pot ensemble, ce serait un communiqué de Patrick Devedjian – depuis les Antilles ! et au grand dam de l’Elysée – qui aurait le premier évoqué l’hypothèse – rassurante - du «malaise vagal». Je ne savais pas qu’il fût médecin et encore moins branché sur un dispositif permettant le diagnostic à distance.

Ayant la même culture théorique et pratique, il nous est venu immédiatement le souvenir du premier geste à exécuter en face d’un malaise grave – pour écarter rapidement l’hypothèse de la syncope – lever le plus haut possible les jambes de la victime. Ensuite de quoi, si elle ne revient pas à elle en quelques secondes, et s’il s’agit d’un arrêt cardiaque, il est toujours temps de pratiquer un massage cardiaque.

Le malaise vagal est dû à une activité excessive du système nerveux parasympathique. En cause, le «nerf vague» dit encore «pneumo-gastrique» qui correspond à la Xe paire des nerfs crâniens et dont l’activité sur la régulation végétative est très importante – digestion, respiration et émulation de l’activité cardiaque, entre autres fonctions.

D’autres parlent de malaise lipothymique. Il s’agit d’un malaise de survenue brutale, en principe sans perte de connaissance - ou incomplète - dont les causes peuvent être multiples. La plupart ont d’ailleurs été évoquées par les médecins sollicités sur les ondes : effort sous le soleil, coup de chaleur, fatigue, déshydratation, fringale et/ou hypoglycémie, etc…

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Jusqu’à plus ample informé, Frédéric Lefebvre est le seul à avoir osé l’hypothèse d’un malaise cardiaque. Et jugé que le repos que va prendre Nicolas Sarkozy au Cap Nègre arrive on ne peut mieux. Je ne savais pas non plus qu’il fût médecin. Sans doute est-il omniscient. Néanmoins, il risque fort de se faire taper sur les doigts par l’Elysée et Sarko : pas question d’inquiéter les Français sur la santé du Président !

J’allais écrire : l’âge. C’est bien beau de vouloir jouer à l’éternel jeune homme, nerveux et hyper-actif – et sans doute également «hyper-vitaminé» ? – mais la sagesse populaire le rappelle à juste titre : l’on n’en a pas moins «l’âge de ses artères» !

Soit 54 ans pour Nicolas Sarkozy. Age qui sans être canonique est assez classique pour les candidats à l’infarctus. Or donc, c’est peut-être après tout Frédéric Lefebvre qui serait dans le vrai.

Dans tous les cas de figure – malaise vagal, lipothy-mique ou cardiaque – il est tout à fait normal de procéder à une série d’examens médicaux lato sensu. Par précaution et pour ne pas passer à côté d’une pathologie grave.

Il me semble toutefois que si les médecins du Val de Grâce sont allés jusqu’à pratiquer une coronographie c’est qu’ils avaient quand même quelques doutes sur l’origine cardiaque du malaise – crise d’angor ou infarctus du myocarde qui sont dus à une obstruction ischémique plus ou moins complète d’une ou plusieurs artères coronaires qui lèse le muscle cardiaque, de la simple souffrance du myocarde à sa nécrose plus ou moins étendue.

Or, on commence en général par d’autres examens – électrocardiogramme, échographie ou IRM, sans oublier les examens biologiques : CPK et transaminases dont la présence dans le sang signe la nécrose du myocarde – permettent de déterminer avec assez de précision si l’on a affaire ou non à un infarctus ou des troubles coronariens… La coronographie - qui est loin d’être un examen anodin - n’est pratiquée que dans un second temps pour affiner le diagnostic et, éventuellement, y associer un geste thérapeutique.

Car comme me le faisait remarquer Clio hier avec beaucoup de finesse : les médecins ont très bien pu profiter de la coronographie pour, le cas échéant, déboucher les présidentielles coronaires. Et bien évidemment, nous n’en saurons jamais rien… Limites de la «transparence» sur la santé et l’âge - des artères - du capitaine.


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