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Mais que regardez-vous ?

Publié le 04 octobre 2007 par Alex Gaudin
Mais que regardez-vous ?
En Septembre dernier, l’agence de publicité JWT a conduit aux Etats-Unis une étude auprès d’un millier de personnes sur le thème des nouvelles technologies. Qu’y apprend-t-on ?
Qu’environ un tiers des personnes interrogées déclarent passer moins de temps à échanger de visu avec d’autres, du fait du temps croissant passé en ligne. Et conclusion logique, 20% disent baiser moins…
S’il fallait se passer d’un média/technologie, ce serait d’abord la tv, puis le mobile et enfin Internet. 55% des répondants disent ainsi envisager avec difficulté de vivre pendant plus d’une semaine sans Internet.
Autre enseignement intéressant, les ¾ reconnaissent qu’Internet a une influence sur leurs habitudes de consommation, au profit bien évidemment du e-commerce.
On repère aussi une fracture générationnelle sur les usages du online. Là où les quadras-quinquas ne rechignent pas à surfer à partir d’un seul et unique endroit physique, les jeunes aspirent à pouvoir se connecter de partout et quand ils le souhaitent. Une indication qui renforce le rôle stratégique du wi-fi urbain et le mobile comme point d’accès au online.
Dans ce contexte, le point de vue de l’anthropologue Stefana Broadbent, qui travaille chez SwissCom, est particulièrement intéressant. Ses principaux constats au regard de l’incidence des nouvelles technologies sur notre quotidien, sont les suivants :
La vie privée s’immisce de plus en plus dans notre vie professionnelle : le poste informatique devient (quand la politique informatique de l’employeur le permet…) un point d’accès à la gestion de son quotidien (courses…) ; un point de contact avec ses réseaux amicaux (Facebook…), professionnels (Linked…), familiaux.
La vogue du multitasking (ou usage multitâches en bon français) n’entraîne pas tant la substitution d’un usage média à un autre mais au contraire un empilage permanent : plus d’applications, plus de médias, plus de sources, plus de tout, c’est sans fin.
Ce mode de « consommation » des médias a une incidence directe sur notre capacité à se concentrer. Sur quoi se concentrer quand on a un œil sur l’ordi (qui peut lui-même proposer de façon simultanée IM, internet, radio, vidéo…) et l’autre sur un magazine, pendant que l’on échange au téléphone les dernières nouvelles…Sur pas grand-chose.
Et c’est le principal enseignement de Stefana Broadbent : tout devient fond d’écran, arrière-plan voir papier peint. Avec pour conséquence directe la mise en place de routines d’utilisation (qui a une page Netvibes à consulter quotidiennement avec plusieurs dizaines de flux saura ce que j’entends par là).
Au final, et c’est à la fois un grand enjeu de demain tant pour les médias que pour les marques (avec des frontières chaque jour plus poreuses entre ces univers), comment sortir l’usager de ses routines, comment capter suffisamment de son attention pour rendre un message, et quel qu’il soit, audible. Comment faire en sorte qu’un message/contenu attire suffisamment pour « focuser » l’attention du destinataire. Ou inversement, comment une personne décide de ce qui va plus particulièrement retenir son attention parmi un flux ininterrompu de sollicitations et sources.
A croire qu’il faut réinventer le métier de planneur…
Allez, une petite vidéo!

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