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La société informelle

Publié le 31 juillet 2009 par Veroniquer

connected Un essai - estival et sans prétention - peut-être typique du mode associatif de la pensée lorsque l'on est fervent utilisateur d'Internet.

Je lis beaucoup en ce moment de billets critiques (au bon sens du terme) sur l'information à l'aune du Web: Sommes-nous noyés? Savons-nous distinguer le vrai du faux? Vérifions-nous nos sources? Diffusons-nous tout et n'importe quoi à tord et à travers?

La facilité d'accès (grab it/catch it) peut sans doute permettre cela, mais - et comme toujours - je ne suis pas sûre que se soit une caractéristique du Web, même si elle est ici amplifiée par la vitesse de transmission et la simplification des outils.

En fait, c'est peut-être l'inverse qui est en train de se dessiner grâce aux usages accrus du Web (nécessité fait loi?): je n'ai jamais autant vu de questionnements publics qui pointent cela: apprenez à ne pas faire du coupé/collé, apprenez à chercher, regardez qui diffuse une ressource et pourquoi, toutes choses que l'on devrait - d'urgence - apprendre sur les bancs de l'école, simplement parce que il ne faut jamais oublier de penser par soi-même. Et ça s'apprend (par exemple avec l'usage de la philosophie).

Ces multitudes de ressources - potentielles - relient les personnes entre elles d'une façon finalement, globalement informelle: prenez le fameux Twitter (mais l'exemple est valable ailleurs): je suis toujours surprise de voir la facilité avec laquelle vous pouvez échanger avec des experts, des personnes très sollicitées. Certains à l'évidence y ont intérêt (diffusion de leurs idées, notoriété, marketing, etc), mais, pas que, même s'il y a souvent un peu de "donnant/donnant". Certains bien-sûr ne répondront jamais, ça arrive aussi ici.

Mais, les affinités électives (points communs) se dessinent très vite autour des ressources que vous diffusez, à la façon dont vous les commentez. Et, comme ces outils sont faits pour ça, vous pouvez rapidement échanger, de façon privée ou publique.

Bien-sûr qu'il y a des cercles, des groupes, des re-groupements, ça ne date pas d'hier. Mais le fameux "flux" fait qu'on peut l'élargir et tisser ces fameux liens bien au-delà du périmètre qui est physiquement accessible.

Alors, une question: Comment allons-nous dessiner cette société informelle? qui, elle, est nouvelle et spécifique.

Ce mix d'informations, ou plutôt de ressources, que nous partageons de plus en plus facilement (en Occident) et qui lie - petit à petit - et relie, des micro communautés, qui elles-mêmes élargissent leur cercle, inter-agissent, ré-agissent. L'analyse a été un peu abordée du point de vue politique (élection d'Obama, évènements en Iran...), mais qu'est-ce que cela va changer (dans les trente ans à venir) dans la société? Pour ces générations qui ont déjà l'habitude d'échanger en direct, en continu, de façon flexible et souple? Pas tant sur ce sur quoi ils échangent (suivant leurs centres d'intérêt), mais sur comment ils le font et se relient entre eux.

Sur Twitter, avoir 200 ou 1000 ou plus "followers" - personnes qui sont censées prêter attention à ce que vous publiez -, n'est pas tant une sorte de trophée pour mégalomanes (ou professionnels) du Web, qu'une interrogation: comment est-ce possible? (<- et je n'évoque pas ici les "achats" de followers, ou les techniques).

Une société de flux, avec ses barrages - qui se construisent -, ses retenues, ses débordements et, pour garder cette image (celle de l'eau): c'est aussi l'élément le plus difficile à contenir.

L'eau fini toujours par trouver un chemin...

Photo Sergii Sukhorukov - copyright photoXpress


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