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Trois réponses à Jean Robin, par Matthieu Bernard

Publié le 01 août 2009 par Roman Bernard
Matthieu Bernard, mon frère aîné, se trouvant en ce moment à Bethléem, a formulé trois brèves remarques à la suite du dernier article de Jean Robin. Elles présentent assez d'intérêt pour que je les publie sous forme de tribune.
  1. Dans l'argumentaire de Pascal, l'argument du pari n'est pas le centre, mais seulement une propédeutique visant à déstabiliser le libertin pour le faire migrer vers un autre ordre. Pascal ne cesse de jouer sur l'insuffisance des différents discours pour préparer le cœur à l'accueil de la grâce.
  2. Si l'on ne peut pas « prouver » Dieu au sens de la physique moderne, il faut toutefois noter : d'une part, que la science a elle-même congédié pour une part le modèle épistémologique de la mécanique moderne, faisant droit à une réflexion sur la finalité ; d'autre part, que la rationalité humaine est hospitalière et offre sa place à différents niveaux de discours (cf. les trois ordres du même Pascal).
  3. La théologie catholique actuelle sur les « fins dernières » (mort, paradis, jugement, enfer) est plus fine que ce que le billet veut bien laisser croire. Quelques précisions : A) tout homme est appelé au bonheur, et donc à la béatitude (i.e. le paradis). B) La liberté de l'homme est cependant honorée par le Dieu créateur et sauveur, d'où la possibilité pour l'homme de refuser le don qui lui est fait : c'est ce que l'on appelle la damnation, qui conduit à l'enfer. C) Être catholique n'est donc pas une garantie absolue de Salut. D) Inversement, Dieu offre par les moyens qu'Il connaît à tout homme, baptisé ou non, d'être bénéficiaire du Salut que donne le Christ. Pour celui qui ne bénéficie pas de la lumière de la Révélation, c'est notamment la lumière de la conscience personnelle, soigneusement formée, qui « juge » l'agir de l'homme et donc décide de son Salut. E) Ainsi donc il est absurde de proposer une pluralité « d'enfers ». Et si le Christ dit qu'il y a « de nombreuses demeures dans la maison de [son] Père », c'est pour signifier la plénitude et la richesse du don que Dieu veut faire aux hommes.

Matthieu Bernard a publié deux autres articles sur Criticus : « Une République qui espère ? », un mois après le fameux « Discours du Latran » de Nicolas Sarkozy, prononcé fin décembre 2007, et « Paroles, Parole », à la suite de la visite de Benoît XVI en France, en septembre 2008.
Criticus, le blog politique de Roman Bernard.
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