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La petite madeleine : du Proust à boire, du côté de chez Swann

Publié le 02 août 2009 par Actualitté
Au détour d'une petite visite éclair dans la ville de Bordeaux, nous sommes tombés nez à nez avec une petite surprise. Un vigneron littéraire ? Une plongée dans le monde de Proust, en enlevant le thé au citron, pour ne plus garder que la saveur de la madeleine ? Difficile à savoir.
La petite madeleine : du Proust à boire, du côté de chez Swann
Le caviste, L'oenolimit, lui-même s'amuse de cette drôle d'idée et nous explique pourquoi ce choix. « Le domaine se nomme Chateau Magdeleine Bouhou, ceci expliquant cela. » Ah, Ah ! Le mystère est éclairci : voilà qui nous rapproche de notre chronique Un livre Un vin... Cette chronique reprendra d'ailleurs à la rentrée, avec un rendez-vous hebdomadaire, et plus encore, si affinités, mais nous vous en reparlerons...
Le vin se compose à 100 % de Malbec, et rappelle les notes fruitées d'un jeune Gamay, particulièrement rare pour un Côte de Blay. « On se rapproche d'un très joli vin nature. »
La petite madeleine : du Proust à boire, du côté de chez SwannLa petite madeleine : du Proust à boire, du côté de chez Swann
La bouteille affiche une parenté étonnante avec... Proust et sa madeleine, avec une citation extraite de Du côté de chez Swann :
« Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse: ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. »
Quelle belle idée !


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