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L'affaire EADS crée des turbulences sur la blogosphère

Publié le 04 octobre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
LU SUR LEMONDE.FR
L'affaire EADS crée des turbulences sur la blogosphère es soupçons de délits d'initié au sein d'EADS suscitent de nombreux commentaires de blogueurs, comme en témoigne le site Blogpulse, qui en mesure le "buzz". La plupart s'indignent de telles révélations, mettant en cause les hauts dirigeants de l'entreprise et d'anciens membres du gouvernement."Que reste-t-il de la morale au pays de l'argent fou ?", s'interroge sur son blog Serge Faubert, ancien directeur de la rédaction de France Soir. Pour l'auteur, les dirigeants du groupe d'aéronautique sont des "gestionnaires certes incompétents, mais malins", qui "ont revendu leurs actions avant que les difficultés de l'entreprise ne soient rendues publiques". M. Faubert s'inquiète du cynisme et de l'amoralité de telles manœuvres. "Que pèse, à l'aune de ce scandale, la réhabilitation de la valeur travail, de l'effort, du mérite, du talent ? Comment continuer à croire en ces valeurs quand elles sont piétinées, décennies après décennies, par l'argent fou, les abus de biens sociaux, les malversations et la corruption ?", poursuit-il.

Au-delà des réactions épidermiques, certains blogueurs mettent en perspective les derniers rebondissements de l'affaire. Pour Daniel Riot, un autre éditorialiste du Web, la dimension du scandale dépasse les seules frontières hexagonales : il s'agit d'un "crime contre l'Europe", selon ce blogueur, dont la déception est à la hauteur de l'espoir suscité par la naissance d'un concurrent de Boeing. "EADS est devenu un très mauvais feuilleton", explique Daniel Riot. S'il veut croire à l'exemplarité des futures décisions de justice, l'auteur dénonce toutefois des conséquences inéluctables à l'échelle européenne. "Les coupables, les responsables ne pourront jamais, quelles que soient leurs condamnations éventuelles, réparer les pots cassés et payer ce qui est un vrai crime. Contre l'intérêt général et contre l'avenir. Contre l'Europe", défend-il.
 
LA RESTRUCTURATION DU GROUPE COMME REMÈDE

Plus pragmatique, Erik Izraelewicz, le directeur de la rédaction des Echos, qui tient un blog, prend la mesure du scandale et souligne la "nécessaire rupture" avec les pratiques du "passé", mais tient à ménager l'avionneur. Le rédacteur précise en effet qu'Airbus est "un enjeu stratégique absolument essentiel pour la France", et pour l'Europe. Au chevet du groupe aéronautique, le blogueur préconise le calme le plus strict. "Le fabricant d'avions est en convalescence ; il faut absolument le mettre à l'écart des courants d'air", précise-t-il.

Pour y parvenir, la restructuration globale du groupe apparaît comme nécessaire. "Pendant la campagne, Nicolas Sarkozy avait promis de mettre fin à cette construction baroque qu'est EADS, l'actionnaire d'Airbus. En simplifiant dans l'urgence, cet été, la direction du groupe, il a fait une partie du chemin, une partie seulement", souligne l'éditorialiste des Echos. Remettre à plat le pacte d'actionnaires, notamment la présence des actionnaires privés comme Lagardère et DaimlerChrysler, "peu motivés et sur lesquels pèsent des soupçons de délits d'initiés", pourrait rétablir la santé de l'avionneur.


Le Monde.fr


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