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Desproges est vivant et nous sommes morts....

Publié le 06 août 2009 par François-Xavier Ajavon
Pour la rubrique « Créatures » du RING, j'ai signé un papier consacré à l'écrivain, misanthrope et humoriste Pierre Desproges...  « Desproges est vivant et nous sommes morts ». L'occasion de revenir sur le mauvais esprit et l'ironie mordante - et parfois cynique - du plus flamboyant des dépressifs de l'humour français...  Voici le début de cet article...
Desproges est vivant et nous sommes morts....
Si tu savais le mauvais coup qu'ils t'ont fait, Pierre : ces abrutis ont donné ton nom à des impasses, à des salles polyvalentes et même à des écoles. Comme Pascal Sevran ou Pierre Perret. Cela ne donne pas envie de mourir. Autre sale coup : ils ont fait de toi une figure sainte qu'ils ont punaisée sur le mur de leur cauchemardesque panthéon, entre Coluche et je ne sais quel autre « sage » humaniste des années 80, du genre du Commandant Cousteau ou de Dalida. On te convoque dans toutes les discussions. On invoque ton nom avec des trémolos dans la voix. On ressasse jusqu'à l'indigestion ta fameuse maxime morale : « On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui », que tu avais glissée dans ton « réquisitoire » contre Jean-Marie Le Pen lors d'un Tribunal des flagrants délires de France Inter, sans se replonger dans l'intégralité de l'émission où l'on avait beaucoup ri, et où le leader nationaliste n'avait pas été si malmené que cela. Ces vaches d'anti-racistes ! On regarde parfois le ciel en disant des énormités du genre : « Ah, mais qu'est-ce que Desproges aurait dit de ceci ou de cela ? » Comme si tu en aurais eu quelque chose à faire, Pierre, des frêles débats de notre temps, des burqas, des Bayrou, des bébés congelés, des moustaches de Yann Arthus-Bertrand, ou de la reconnaissance de la traite négrière... On aime à se rappeler tes irrésistibles traits d'humour noir à propos du cancer, maladie qui t'emportera sans crier gare. Sans savoir qu'en écrivant bien de ces délicieux textes sur la maladie, tu ne te savais pas encore atteint. Ces balourds de modernes estiment aussi que tu es « trop tôt disparu ». Comme Claude François, Marilyne Monroe, Mike Brant, James Dean ou Georges Pompidou. Ces crapules voudraient certainement te voir à leur côté, aujourd'hui... Pourtant le 18 avril 1988 était une belle date pour mourir. D'autres auraient dû s'en inspirer, mais c'est déjà trop tard.
La suite...
Desproges est vivant et nous sommes morts....
Pierre Desproges fait le con avec Le Luron....
Je profite aussi de ce petit billet pour signaler que je vais très certainement écrire assez régulièrement pour le nouveau site « Animal Politique »... affaire à suivre. J'ai signé un premier billet sur l'insupportable Frédéric Mitterrand, actuel Ministre de la culture...

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