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G.I. Joe

Publié le 06 août 2009 par Vance @Great_Wenceslas

G.I. Joe Un film de Stephen Sommers (2009) d’après la licence de jouets Hasbro, avec Marlon Wayans, Sienna Miller, Dennis Quaid & Channing Tatum.

Vu en VF.

Résumé : Dans un futur proche, une unité de l’armée américaine encadre l’acheminement d’une nouvelle arme fondée sur des nanobots dévoreurs de métal quand elle se fait surprendre par un commando lourdement armé qui décime les soldats. Seuls Duke et Ripcord en réchappent, grâce à l’appui des G.I. Joe. Ces derniers leur révèlent leur mission ultra-secrète : éviter que les ogives emplies de nanites tombent entre de mauvaises mains... Mais c’est compter sans l’organisation Cobra, dirigée par le leader de la société d’armement M.A.R.S., qui veut à tout prix récupérer ces armes afin d’accomplir leur funeste dessein…

 

Vu au cinéma, par Vance

 

C’est consternant.

Confier un budget pareil (en fait, je ne connais pas vraiment son montant, mais l’impression donnée est que le film a vraiment été coûteux, ne serait-ce qu’en effets spéciaux) à quelques illuminés qui vont s’appliquer à en disposer aussi librement que s’ils étaient des enfants lâchés dans un magasin de jouets, c’est s’attendre à voir à l’écran quelque chose qui se rapproche du degré zéro de l’intérêt cinéphile. En fait, ça aurait pu être amusant. Drôle, même. En tous cas, distrayant, délassant voire palpitant.

Un cocktail plutôt bien digéré par Sommers lorsqu’il nous avait pondu la Momie, film ouvertement familial, riche en rebondissements et en dépaysements, zébré d’effets spéciaux et parcouru par un humour bon enfant au service de personnages truculents. Les suivants, dont la Tombe de l’Empereur-Dragon) malheureusement, en jouant la carte de la surenchère (plus de péripéties, plus d’humour – forcé, du coup – et plus d’effets spéciaux), perdaient nettement de leur fraîcheur et présentaient un visage peu avenant une fois qu’on avait digéré leur frénésie. Ah, l’équilibre dans les grosses production ! Pourquoi faut-il toujours qu’on sabote le scénario quand on veut préserver le reste ? Sans doute parce qu’on ne sait plus, à un moment donné, écrire quelque chose de correct, qui corresponde au cahier des charges et qui puisse être cohérent.

Je n’ai pas suivi la genèse de ce film. Tout au plus suis-je tombé, et encore fort récemment, sur une de ces bandes-annonces qui vous arrachent un vague sourire et l’impérieux serment que « on n’ira jamais voir ce… machin ».

Mais l’été s’éteint. Le déménagement arrive (le mien, oui, qui va entraîner à partir d’aujourd’hui – oui parce que je n’écris pas en direct cette fois, hein, donc j’écris pour ceux qui auraient la bonté, le courage ou le défaut de me lire – une déconnexion obligatoire et l’espoir d’une reconnexion  rapide chez un autre fournisseur d’accès) et l’envie d’un bon film se fait pressant. Oh ! Que vois-je ? Une invitation à une avant-première ! Et c’est pour… G.I. Joe ! Bon, eh bien, espérons que ça en vaudra la peine…

Le plus drôle, c’est cette bande de faux commandos (plutôt bien) déguisés qui nous ont fait un petit happening en début de séance. Sympa. Et plus drôle que tout le reste du film.

Ca commence en France. Sous Louis XIII me semble-t-il (les figurants nous braquaient leur lampe torche en plein poire et beuglaient des ordres qui couvraient les dialogues). Tiens ? Ce serait un film sérieux ?

Meuh non, voyons.

Première mission, premier accrochage : les pauvres soldats (d’élite pourtant) tombent comme des mouches sous l’assaut d’un groupe à l’équipement futuriste, dirigé par une femme aux courbes presque aussi détonantes que ses pistolets énergétiques. Vous voyez le genre ? Combi moulante, semelles compensées (super pratiques pour marcher dans la boue et éviter les cadavres) et une propension au high kick. Rassurez-vous messieurs, la seule autre femme du film est encore plus bombesque et moulée. Ouais, ça y est, vous voyez le genre.

Bien sûr, ça canarde à tout va. Un escadron décimé en quelques minutes. Puis arrivent les G.I. Joe. On découvre leur base secrète (chaque étage pullule d’inventions époustouflantes, comme ce costume de camouflage qui vous rend invisible) et on espère que Dennis Quaid n’y est pour rien. Mais si ! C’est le chef, en plus. On pleure devant les réparties navrantes (de « Je vais te tuer ! » à « Tu vas mourir ! »), le suspense inexistant (faut pas être débile pour comprendre quelle sera la cible des méchants en possession d’une arme qui détruit le métal une fois qu’ils sont à Paris !) et les passages obligés (la pitoyable romance entre Ripcord - joué par un des frères Wayans, donc automatiquement promu rigolo de service, sauf qu’il ne l’est jamais, rigolo veux-je dire – et Scarlett, la surdouée insensible, fait vraiment peine à voir).

Ce qui se passe à l’écran, c’est à peu près du niveau des histoires que vous inventiez à 7 ans avec vos jouets préférés en mains (moi je construisais des bases avec mes Lego, où les gentils avaient des vaisseaux super-puissants que les méchants s’efforçaient de détruire – oui, c’était Robotech avant l’heure). Alors, certes, ça bouge. Et beaucoup. Les deux bombasses auront droit à leur duel (genre crêpage de chignon en plus élaboré) et la méchante deviendra gentille (enfin redeviendra parce qu’elle l’avait été, à une époque, vous suivez ?) parce qu’elle n’aura jamais cessé d’aimer le gentil (en attendant, elle avait épousé un baron français qui ne pouvait pas la toucher parce que son méchant patron à elle était fort jaloux – vous suivez toujours ?). L’autre duel opposera les deux frères ennemis ninja-style (le méchant étant en blanc, pour tromper l’ennemi sans doute) Storm Shadow et Snake Eyes, anciens élèves d’un sensei qui a eu la faiblesse de préférer le plus gentil (comment ? Non, il ne s’agit pas de Ken Masters et Ryu, on n’est pas dans Street Fighter !) ; même pas jouissif, avec pourtant la présence de Ray Park. Ripcord aura droit à son avion (depuis le début il nous balançait qu’il avait son brevet de pilote, il était normal qu’on lui colle un joujou de plusieurs centaines de millions de dollars totalement pompé sur Firefox, le film d’Eastwood avec un avion qui se pilote à la voix et en pensées russes). Et puis, le méchant a son savant fou qui n’est autre qu’un ancien gentil qu’on croyait mort – et devenu méchant. Et on aura un combat sous-marin, avec des sous-marins qui nous refont la bataille spatiale du Retour du Jedi.

Ah oui alors, on en a plein les yeux.

Sauf qu’on s’en fout.

A part pendant la partie à Paris : une course poursuite (je pèse mes mots puisque les gentils courent à l’aide d’une combinaison accélératrice après les méchants dans leur méchant 4x4) complètement loufoque où la production a accidenté plus de bagnoles que dans les Blues Brothers  qui détenait le précédent record.

Vous m’en direz tant.

Sommers a dû bien se marrer. Ca y ressemble en tout cas. J’en veux pour preuve la présence de Arnold Vosloo (qui joue un Zartan sifflotant) et le caméo de Brendan Fraser, plus quelques séquences tournées en Egypte.

Des cadavres à la pelle, des femmes réduites à la portion congrue, des jouets dépassés (vous connaissez quelqu’un qui joue encore aux Big Jim ?) : beaucoup moins plaisant que la Momie, on surfe sur la vague Transformers (mais on remplace le côté abrutissant par l’aspect infantilisant, voire avilissant). Un 2e volet est en chantier. Mon Dieu !

Ma note : 1/5

 

Voir aussi :

-> L’article de Cachou.


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