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Le moulin de mon enfance

Par Moun
Le moulin de mon enfance
Le moulin de mon enfance
Quand les champs étendaient leur blondine fierté
A l’infini des yeux éblouis par l’été,
Se couchait la moisson transpirant sa lumière,
Avant que la nuitée chuchote sa prière.
Comme un petit enfant au soir de la Noël,
Le meunier, impatient de ces bénis du ciel,
Préparait, dans l’amour, les berceaux de l’offrande
Qui comblerait de joie l’humanité gourmande.
Et, l’oreille tendue, on entendait le chant
Du moulin qui tournait ses ailes sous le vent ;
Magique mélodie de l’homme et la nature
Unis pour le meilleur de la saison future.
Il est tard aujourd’hui, les hommes corrompus
Ont tué la nature aux services rendus,
L’épuisant à l’engrais, à la mort pesticide
Pour de sombres profits à la raison acide.
L’or a cédé la place à l’herbe et au chiendent,
Le moulin a vendu son élégance au temps,
Le meunier s’est éteint, le cœur mis au supplice
D’abandonner son bien à l’industrie du vice.
Les champs n’étendent plus leur blondine fierté ;
J’ai la mélancolie de la couleur d’été,
De l’enfance et des blés, de la blanche farine
Et du chant du moulin à l’heure qui décline.
© MB/Moun
Carcassonne, le 10 juin 2007

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