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Sleeping area

Publié le 09 août 2009 par Achigan
Sleeping area
Une vue que j'ai de murs d'or rouge et de plantes, de ma chambre de nouvelle vie.
Déjà, je ne suis plus le même. Je regagne mon pain de salarié.
Je marine dans des angoisses de solitude plus grandes, dans des confusions, (est-ce possible ? ), inexplorées.
J'ai la barbe longue d'un ermite. Ça pique et j'aime. C'est de l'âge dru, l'âme de ma face de lézard.
Je suis entré dans un sleeping area. Un trou, très noir, une caverne, avec des sons que l'on entend jamais.
Je m'improvise gisant comme maître Bast.
Je suis le zélé rêveur à la dérive sur l'étang noir des inactifs.
Je boirai toute la sève de mon sleeping area. Je roulerai sur les plaines ondulées de mon lit verdoyant, et les délices du jardins qui tombent dans ma chambre, qui bondissent avec le vent.
Je roulerais volontiers sur la peau d'un autre.
Mais je n'ouvre désormais plus ma porte aux étrangers.
Gésir, c'est un truc de tuseul. C'est mon encyclopédie qui le dit.
J'ai la bouche coincée des vieilles filles résignées. Ce n'est pourtant qu'un sleeping area.
Bientôt, à toute allure je dévalerai à vélo les marches de mon appartement de ville et je partirai sur l'avenue la plus grande et la plus infinie. Je m'en irai tout droit, comme un fou, sans penser à rien. Je repasserai devant tous les visages que j'ai connu, mais je serai si rapide qu'il n'auront qu'une effluve de mon parfum.
J'irai ensuite tout droit dans le cul de sac de l'amour éperdu. À partir de là, je prendrai de la vitesse. Plus de vitesse. Plus encore. Je serai sidérant de vitesse ! Puis, il y aura ce grand mur d'éther, soufflant de grands crachats vivants, comme un Titan ou un Dieu ! Et je ne perdrai pas une seconde dans ma ligne droite vers l'amour absolu.
De mon front premier, je frapperai le mur blanc et immense. Ma nuque touchée d'abord roulera. Puis, je m'envolerai de mon vélo sous la force de l'impact. Mes jambes monteront dans l'air suivies par tout le reste. Sur mes lèvres, accroché, un sourire de mystique, de fanatique, la satisfaction de s'être envoyé en l'air avec le bon. Pour une fois...
Je ris.
Tout cela, c'est encore un rêve de perdu.

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