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Jusqu’à toi où comment trouver l’homme de sa vie dans une valise…

Publié le 16 août 2009 par Boustoune

D’un côté, il y a Chloé, parisienne de 26 ans. Mignonne, plutôt intelligente, mais complètement inapte aux relations humaines, au point de ne pas être capable d’appeler quelqu’un au téléphone. Un sérieux handicap qui freine son développement personnel et réduit considérablement ses chances de trouver l’âme sœur… En attendant, elle mène une vie morne, entourée de ses rares amis, un couple de voisins et le patron du vidéoclub du quartier…
De l’autre, il y a Jack, américain, trentenaire. Lui a une copine, mais à du mal à gérer ses sautes d’humeur et ses caprices. Un jour, il gagne un séjour pour deux personnes à Paris et, tout heureux de pouvoir en faire bénéficier sa dulcinée, réserve tout de suite les billets d’avion. Mais la réaction de la demoiselle n’est pas franchement celle attendue. Elle le quitte illico, excédée qu’il lui propose ce voyage alors qu’il sait pertinemment qu’elle est débordée de travail… Alors Jack décide de partir seul. Une gageure pour ce grand dadais qui n’a quasiment jamais mis les pieds hors de sa petite ville de banlieue…
Suite à un quiproquo, Chloé récupère la valise de Jack. Ne pouvant résister à la curiosité, elle l’ouvre et découvre les affaires du bel américain. Elle tombe sous le charme de ce parfait inconnu qui lit le même livre qu’elle – c’est un signe – et qui lui semble aussi seul et mélancolique qu’elle. Elle se persuade qu’il est l’homme de sa vie et va tout faire pour le retrouver…
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Tel est le point de départ de Jusqu’à toi, un chassé-croisé amoureux entre la France et les Etats-Unis qui marque les débuts de Jennifer Devoldere derrière la caméra.  L’enchaînement de séquences de cette petite comédie romantique n’est pas spécialement original, mais le film possède un certain charme qui tient essentiellement à ses interprètes principaux, Mélanie Laurent et Justin Bartha.
Il émane de la première, nouvelle coqueluche du cinéma français et très bientôt à l’affiche du nouveau film de Tarantino, un subtil mélange de beauté discrète et de fragilité qui évoque un peu la délicieuse Audrey Hepburn, véritable icône de la comédie romantique américaine. Autant dire qu’elle est parfaite de fraîcheur et de naturel.
Le second, à peine remis de son Very bad trip à Las Vegas, se trouve propulsé dans les rues de Paris. Il apporte à son personnage un côté lunaire assez séduisant.
Tous deux sont impeccables. Ils réussissent le petit miracle de rendre attachants ces personnages peu vraisemblables et de nous intéresser à leurs improbables mésaventures.
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Mais le reste du casting est tout aussi sympathique. Cinéphile amatrice de comédies romantiques, la jeune réalisatrice sait que les seconds rôles ont une fonction importante dans ce genre de film, et qu’il convient de leur prêter une attention toute particulière. Elle a eu la bonne idée de faire appel à des seconds couteaux très affûtés : Valérie Benguigui, parfaite en voisine râleuse mais copine attentionnée, Géraldine Nakache, Joséphine de Meaux, Billy Boyd, Arié Elmaleh, Eric Berger ou Jackie Berroyer…
Plus Maurice Bénichou et Jeanne Ferron, irrésistibles dans les rôles à peine caricaturaux de deux hôteliers français râleurs, susceptibles et peu aimables vis-à-vis de leur clients…
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Le film se distingue aussi des sempiternelles comédies américaines par sa tonalité douce-amère. C’est un film résolument optimiste, doté du happy-end de rigueur et où les personnages croient encore au grand Amour, mais pourtant, de par le rythme général, la beauté glacée des images, le jeu feutré des comédiens, il s’en dégage une profonde mélancolie, une insondable tristesse. Cette ambiance dépressive entame évidemment la fantaisie de l’œuvre, mais lui confère aussi davantage de douceur et de profondeur. Elle devient un peu le reflet d’une époque où les moyens de communication sont de plus en plus évolués, où les distances sont abolies par des moyens de transports de plus en plus performants, mais où, paradoxalement, de plus en plus de gens souffrent de solitude et se laissent submerger par les problèmes du quotidien. La vie n’est pas un conte de fées. L’essentiel n’est pas de trouver le Prince Charmant ou la Belle au bois dormant, juste de nouer une relation avec une personne peut-être imparfaite, mais capable de nous aider à traverser la vie avec plus d’aisance, de nous installer dans une routine protectrice ou au contraire d’oser nous emporter ailleurs, vers de nouveaux horizons.
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Fidèle aux conventions du genre, mais dépourvu de la naïveté sucrée qui le caractérise parfois, Jusqu’à toi est plutôt une agréable surprise. Porté par des acteurs complices et une bande son fort sympathique, ce premier film de Jennifer Devoldere est outre un parfait divertissement estival, une œuvre sensible et émouvante.
Note : ÉtoileÉtoileÉtoileÉtoile
(billet dédicacée à ma petite Aude, qui déteste les comédies romantiques sucrées et qui est un peu jalouse de Mélanie Laurent. Et qui donc n’ira pas voir ce film… hi hi hi…)

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