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Préfet agacé

Publié le 16 août 2009 par Malesherbes

Je poursuis mon propos relatif au Préfet Girot de Langlade.

Ses déclarations de 2002, la raison de sa relaxe en 2004, son interview de novembre 2006, son placement hors cadre en 2007, tous faits que je rapportais dans mon billet Elus solidaires, permettent d’estimer que, contrairement à ce qu’il prétend, il n’est pas indemne d’opinions racistes et qu’il n’est pas victime d’une machination du MRAP.

En fait, on se trouve sur la pente de la diffamation publique d’un groupe de personnes sitôt que l’on substitue le défini à l’indéfini. J‘illustre ce point à l’aide d’une phrase que j’emprunte à l’un des commentateurs de ces divers articles : s‘il est tout à fait licite de dire « un préfet a dérapé », il est plus contestable de rapporter que « les préfets dérapent ».

Je ne comprends pas comment ce préfet a pu se trouver responsable de la coordination des Etats généraux de l’Outre-mer. Son profil ne semblait pas, à première vue, correspondre à cette fonction. A moins que, au contraire, on ait jugé qu’il pouvait l’incliner à une politique de fermeté que le pouvoir considérait comme nécessaire.

Puis, suite aux mouvements sociaux en Martinique et Guadeloupe, aux affrontements entre indépendantistes en Nouvelle Calédonie, on a pu virer de bord et souhaiter au contraire l’écarter. Ceci expliquerait comment l’incident d’Orly, d’ordinaire digne des colonnes du Canard enchaîne mais incapable de venir troubler les médias nationaux, a pu apparaître en pleine lumière. Sa publicité a pu aussi se trouver favorisée lorsque des journalistes zélés ont remarqué qu’ils avaient ainsi l’occasion de rappeler la condamnation télévisuelle en 2002 de propos contestables de ce préfet par Nicolas Sarkozy.

Selon moi, le placement hors cadre revenait à dispenser ce préfet de toute fonction mais en lui conservant son salaire, selon la formule « ne plus travailler pour gagner autant ». Si ceci est bien exact, j’aimerais comprendre pourquoi un salarié ayant commis une faute grave peut être licencié sans indemnité tandis qu’un haut fonctionnaire se trouve condamné à l’inactivité sans impact sur son train de vie.

Mais pour moi, le comble de l’indignité se trouve, si elles ont bien été prononcées, dans les deux phrases suivantes : « Certains roulent dans des Mercedes que je ne peux pas me payer. Moi aussi, ça m’agace ». Il me semble en effet qu’un préfet dispose pour se déplacer d’une voiture avec chauffeur et, en cas de besoin, d’aéronefs tels qu’hélicoptère ou avion. Je sens aussi dans ces mots comme une pointe de jalousie. Ce que je recommande à chaque fois qu’un interlocuteur se laisse aller à envier un tiers, c’est de lui proposer d’échanger leurs situations. De plus, je serais fort surpris que ce préfet n’ait pas les moyens de se payer un tel véhicule. S’il ne le peut, qui le pourra ? Enfin et surtout, quand on a choisi un métier au service de son pays, c’est avoir des préoccupations bien basses et totalement étrangères à sa vocation. Seule la révocation peut sanctionner des ambitions aussi misérables. Et, un comble, servir la France et rêver d’une voiture allemande !


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