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Le syndrome du 15 Août

Par Mamancelib
Le syndrome du 15 Août Aaaaaaaaaaargh...

Ca y est. Le 15 Août est passé. C'est terrible. Horrible. Indicible... et tous les mots qui finissent en -ible et qui font peur.

Le 15 Août, c'est ma barrière psychologique estivale : c'est le moment où ça commence à sentir mauvais pour moi. Si si si. Vous ne reconnaissez pas cette odeur ?... Ca pue la rentrée scolaire !
Enfin, c'est pas comme si c'était une nouveauté : depuis la mi juillet, les affaires de rentrée ont envahi les rayons des supermarchés. Un jour, je vais m'immoler par le feu un 14 juillet au rayon cartables pour dénoncer la souffrance psychologique qu'on inflige aux enseignants en sortant les fournitures scolaires quinze jours après le début de leurs vacances. Ca devrait être interdit, ça ! Parce que l'été, quand tu es prof et que tu vas faire tes courses, le maillot entre les dents et les pieds pleins de sable, tu n'as absolument pas envie qu'on te rappelle que ta bonne humeur, ta décontraction et la douceur de vivre sans montre ne sont que temporaires. Au départ, tu rentres dans le supermarché le coeur léger pour acheter de quoi faire un barbecue avec tes potes, et tu en ressors déprimé, avec les piques des brochettes plantés dans les oreilles. Non. Pas le supplice de la rentrée scolaire.

Le 15 Aôut, c'est ma barrière mentale. Tous les ans, je pose mon cartable en me disant "allez, tu t'y remets doucement au 15 Août... Ca te laissera quinze jours pour peaufiner tes cours jusqu'à Toussaint.". Sauf que, cette année, je n'ai pas posé mon cartable... Il est lamentablement resté au fin fond du coffre de ma voiture. Psychologiquement, j'ai été incapable d'approcher ma main à plus de vingt centimètres de lui. Peur de me faire mordre ou de me faire attaquer par un stylo rouge qui traînerait par là. En fait, j'ai passé mon été avec le cartable dans le coffre, au cas où quelqu'un me demande, tout à coup, de lui faire un cours, là, maintenant, tout de suite, entre deux baignades et trois apéritifs. Si ça, ça n'est pas de la conscience professionnelle... Non, en fait, j'ai surtout voulu ne pas voir chez moi quelque chose qui me rappellerait le boulot.

Tout compte fait, ce n'est pas tant le fait de reprendre le chemin du travail qui me pèse. Le 1er septembre, je vais même être contente de retourner à Dinoland. Je vais retrouver mes collègues, on va comparer nos bronzages avant de grever fortement le budget café annuel. On va râler sur nos emplois du temps (c'est un fait, le prof râle toujours à cause de son emploi du temps), on va essayer de traumatiser les nouveaux arrivants (j'ai hésité à le mettre au féminin, ça, tiens !) et on va faire semblant de bosser un peu. Bref... Une rentrée classique, somme toute....

Mais c'est le 2 septembre que tout se corse : on commence à blablater pendant des heures devant la classe où on est prof principal. Et c'est là, généralement, qu'on repère assez vite ceux qui vont nous faire suer pendant au moins un an. D'autres, un peu plus fins, cachent leur jeu pendant quelques temps, mais le plus souvent, on repère très vite ceux dont on va répéter le nom 345 fois par cours. Alors, on espère toujours se tromper, se dire qu'on ne doit absolument pas rester sur sa première impression, mais l'expérience a montré qu'elle était souvent bonne. Malheureusement.

Bon.

Il faut que tu sois forte, MC. Tu es une femme, une vraie. Tu as déjà affronté cette épreuve. Il faut que tu arrives à ouvrir ton coffre sans trembler et que tu saisisses d'un coup ferme et sec ton cartable. Que tu le montes. Que tu l'ouvres. Que tu n'aies pas peur de consulter certains livres. Ensuite, il faut trouver le courage pour ouvrir le dossier COURS, sur ton ordinateur, et créer un nouveau sous dossier : "année scolaire 2009-2010". Tu peux le faire, MC...

Ou pas...
Et voilà, le syndrome du 15 Août a encore frappé : je pense à la rentrée...

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