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A propos de Lance Armstrong

Publié le 27 juillet 2009 par Jeanpaulbrouchon

Armstrong Verbier

J’ai toujours pensé, dit et écrit que le retour de Lance Armstrong n’était pas la meilleure des choses pour le cyclisme. Je n’oublie pas que ce retour a été dicté par la volonté d’acquérir le maximum de fonds dans le monde entier pour sa fondation qui œuvre en faveur de la lutte contre le cancer. C’est une initiative extrêmement louable devant laquelle je m’incline. De la même façon je salue le fait que les fonds récoltés en France par l’intermédiaire de la vente de petits bracelets de couleur jaune restent dans notre pays. La télévision nationale a d’ailleurs donné un remarquable coup de main à l’américain avec la diffusion de son clip, interviewes-complices et parfois même des images d’Armstrong en course alors que l’actualité du moment était ailleurs. Je suis aussi respectueux de cette place de troisième acquise après un retrait de toute compétition pendant plusieurs années ...

Mais je dis aussi qu’Armstrong a gâché une partie du Tour. Il avait dit au départ de Monaco qu’avec son équipe (hormis Contador) il allait faire le spectacle. Quel spectacle ? Une course bloquée surtout dans les Pyrénées ou même Contador n’a pas eu quartier libre dans le Tourmalet pour affirmer sa supériorité. Une colère terrible lorsque Contador défend sa chance dans la double ascension Col de Romme-Col de La Colombière. Une bordure sur la route de La Grande Motte pour mieux éliminer d’entrée Contador. Des gestes mesquins et quotidiens, à la limite de la gaminerie pour déstabiliser Contador dont il s’est rendu compte très tôt, dès la première étape monégasque qu’il était le plus fort du peloton. Etc…etc… la liste est longue. Je peux encore ajouter que dans l’équipe Astana, tout lui était du. Voiture banalisée pour rejoindre au plus vite son hôtel, places réservées pour son entourage sans tenir compte de celui de Contador ou des autres coureurs.

Eddy Merckx est son ami. Mais jamais je n’ai vu Eddy avoir une telle attitude envers ses équipiers. Une seule fois, Eddy s’est fâché contre un équipier. C’était en 1969, lorsque Eddy a fait le sprint au sommet du Tourmalet pour priver des points Martin Vandenbossche qui lui avait annoncé la veille son désir de le quitter. Cela s’est terminé, à la pédale,  par le formidable exploit de Mourenx. Par la suite, Eddy Merckx, devenu patron d’entreprise a employé la plupart de ses anciens équipiers faisant même suivre à certains une véritable formation professionnelle.

On a souvent reproché  à Bernard Hinault de ne pas avoir une forte équipe à sa disposition. Bernard a toujours prétendu le contraire et a toujours défendu becs et ongles ses équipiers. Jamais il ne lui serait venu à l’idée d’utiliser envers l’un de ses équipiers les méthodes utilisées par Armstrong envers Contador même au plus fort de la lutte interne Hinault-LeMond, une lutte alimentée en sous-main par Bernard Tapie.

Si beaucoup d’anciens coureurs sont encore cités en exemple, si leurs exploits sont restés dans les mémoires et abondamment commentés bien après leur réalisation c’est parce qu’ils avaient du panache, parce qu’ils aimaient le cyclisme et ne s’en servaient pas comme un tremplin social. C’est aussi parce qu’ils faisaient preuve de générosité, n’entraient pas dans le cadre des donneurs de leçons. Ils étaient humbles et ont conservé cette humilité tout au long de leur vie.

Lance Armstrong, homme froid, destructeur ne fait pas partie de ces champions-là. 

Jean-Paul


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