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Si les poils continuent de pousser post-mortem, les zombis ne devraient-ils pas être barbus?

Par Aaapoum Bapoum

zombiness


Comme illustré dans de nombreux romans de Dickens, la faim est une sensation qui tiraille son homme au point de le pousser à commettre des actes fallacieux. Il en est de même dans l'édition de bande dessinée. L'un des derniers exemples repérés est cette hallucinante réédition de Fragile de Stéfano Raffaele. Pour mémoire Fragile est une trilogie parue entre 2003 et 2005 aux

Fragile_t1
éditions des Humanoïdes Associés, trois albums cartonnés dans la pure tradition formelle des bandes dessinées « d'chez nous ». L’histoire est celle d'un couple de zombis en goguette qui tente d'échapper à d'implacables exterminateurs. C’est plutôt fun et bien fichu même si le final est assez confus…

Le travail de l'italien est assisté par celui de deux coloristes successifs: Dave Stewart (le gagnant de l’Eisner Award 2009 et non la moitié d’Eurythmix) sur le premier opus et Charlie Kirchoff, un coloriste "maison" aux humanos. Je rends hommage ici au boulot de ces experts de la palette graphique car il semble que ce ne soit pas le cas de leur propre éditeur. En effet, cette réédition parue en juin surfe sur un opportunisme éditorial sacrement culoté et n'hésite pas une seule seconde à évincer des éléments de l'édition précédente pour coller à l'air du temps. Dans sa conception, cette intégrale est proposée dans un format plus ramassé et la couverture s'est assouplit, les couleurs ont disparu remplacées par des niveaux de gris.

Loving_Dead
Jusque là pas de quoi affoler son lecteur, habitué depuis des années à voir ses anciennes séries réinjectées dans le circuit dans un format plus compact. Mais là où peut dénoncer un quelconque abus est sur la couverture c
Walking dead
ar le titre est devenu Loving Dead (là vous commencer à tiquer!) et la maquette ressemble à s'y méprendre à la nouvelle référence de fiction zombiesque, le comics en noir et blanc: Walking Dead. Et oui, on essaye une fois de plus de nous vendre des œufs de lump pour du caviar! Et ça marche, je connais personnellement un grand nom de la critique de bande dessinée qui me certifia que le titre en question était une nouvelle livraison de la série de Adlard et Kirkman. Il y a des cerveaux qui mériteraient d’être gobés comme des flambis. 


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