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Biarritz : Les copaings, ça ne suffit plus !

Publié le 31 août 2009 par Lben

Chronique du lundi 31 août.

Serge Blanco a annoncé sa stratégie : les copaings, les copaings, les copaings !!! Les copaings socios, les copaings entraineurs, les copaings joueurs : on s’aime tous et, comme ça, on va être champion du monde ! Désolé Serge mais c’est un peu court. L’alerte de l’an dernier aurait du servir d’électrochoc et cette intersaison aurait pu permettre au leader Maximo del Biarrot de restructurer totalement un club qui est encore géré comme une association de quartier.

Des structures insuffisantes :

Le passage de témoin entre Marcel Martin et Serge Blanco, même s’il était symbolique, aurait dû être l’occasion de prendre des mesures en profondeur pour projeter le club vers ce qu’il devra être dans 10 ans. C’est à dire une entreprise où la partie administrative et commerciale est suffisamment forte et structurée pour soutenir le sportif et être capable de toujours dégager des revenus même lorsque les joueurs ne sont pas aussi performants que souhaité. Au lieu de ça, des annonces à minima et pour seule stratégie, l’ouverture du capital du club aux socios, histoire de copier ce qui se fait de l’autre côté de la frontière et de récupérer un peu de cash, de toute façon indispensable pour recruter.

En agissant de la sorte, Serge Blanco envoie un message insuffisant aux joueurs. Ceux-ci ont vécu les turbulences de la saison passé. Ils ont certainement conscience d’être les premiers responsables de la situation mais ils ne peuvent s’empêcher de regarder, et quelques fois analyser, ce qui se fait autour d’eux. Le fait que le club continue de fonctionner sur un mode binaire, à l’ancienne, n’est pas fait pour les encourager à tendre vers l’excellence. Pourquoi être un professionnel perfectionniste dans une structure où le bricolage est encore de mise ? Les joueurs ont souffert, ces dernières saisons, d’un manque d’encadrement ou de stratégie à l’image de ces recrutements sans queue ni tête ou de l’incapacité administrative à renouveler certains joueurs à l’exemple d’Olivier Olibeau qui, lassé, a fini par partir sous d’autres cieux. Si Serge Blanco souhaite à nouveau une équipe Biarrote qui soit capable de revenir dans les 3, 4 meilleures équipes Françaises, il n’a pas d’autre choix que de donner au club une structure et une organisation qui ne laisse plus la place à l’à peu près…

Un encadrement sportif qui penche trop vers l’avant :

La remontée du BO au classement  s’est faite, c’est vrai, grâce à la solidité de ses avants et de sa défense. Mais c’était l’an dernier et surtout cela correspondait à une stratégie en temps de crise. Il fallait retrouver de la confiance très vite et surtout marquer des points au classement. Cette saison, il est important que l’équipe évolue et retrouve un certain équilibre d’autant plus qu’avec Ngwenya et Bolakoro sur les ailes, elle a de la vitesse et du talent pour surprendre les défenses. Officiellement, c’est d’ailleurs le discours tenu par tous et c’est même, d’une certaine façon, ce que l’on a pu voir sur les premiers matchs de la saison. Je reste, néanmoins, sceptique sur ce qui va se passer dans les semaines à venir. Après des premiers résultats décevants, c’est le moins que l’on puisse dire, les Biarrots risquent très vite de se recoller aux incontournables du duo Rodriguez - Gonzales : Combat, combat, combat. Soit une grande dose de jeu d’avant avec une bonne dose de défense, histoire de se rassurer et de battre ses adversaires.

Le problème Biarrot est loin d’être résolu. En décidant de repartir à l’identique, Serge Blanco a, à mon avis, fait une erreur importante. Le Biarritz Olympique a besoin d’une révolution de palais aussi bien dans la structure, je n’y reviens pas, que sur le terrain. Ce n’est pas parce que  la qualification européenne a été assurée en fin de saison dernière et que, donc, le contrat sportif a été rempli, que, du coup, il ne faut pas regarder le contenu de toute la saison et oublier les problèmes rencontrés. L’opération commando avec Rodriguez - Gonzales aux commandes a réussi une fois parce que leur mode de fonctionnement correspondait au contexte. Tel qu’il est aujourd’hui, l’encadrement de l’équipe penche trop lourdement vers l’avant  pour que le jeu de l’équipe ne soit pas victime, lui aussi, de ce tropisme. Jack Isaac me semble aussi bruyant qu’un guéridon, ce qui risque de ne pas aider beaucoup au rééquilibrage entre les lignes. Et comme les premiers résultats sont mauvais et que la première analyse de la défaite contre Castres a été que l’équipe avait joué trop sur le latéral et celle à Bourgoin qu’elle s’était manquée dans l’engagement au combat, vous pouvez déjà en tirer les conclusions qui s’imposent.

Il y a bien sûr du positif en ce début de saison Biarrot. Le fait d’intégrer, dès à présent, un certain nombre de jeunes du centre de formation en prévision de l’évolution de la règle sur le nombre de joueurs formés en France est une bonne chose, à condition de continuer à le faire tout au long de la saison et de ne pas repartir dans un esprit commando avec un groupe resserré autour des anciens. Ensuite, le potentiel de cette équipe reste entier notamment grâce à la densité physique de son pack. En jouant à l’économie autour du combat physique, et ce d’autant plus que le retour des ballons portés sur regroupement va dans le sens des entraîneurs, et de la défense, Biarritz a, encore cette année, les moyens de figurer honnêtement dans le top14 et d’atteindre l’objectif Européen. Néanmoins dans la construction d’une équipe, qui veut être performante dans la prochaine décennie, et d’un club ambitieux, le Biarritz Olympique me semble en train de perdre une année et de ne pas savoir capitaliser sur la saison précédente qui aurait dû servir de détonateur. C’est dommage…


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