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Le Syndrome du Titanic

Publié le 02 septembre 2009 par Irene

Le Syndrome du Titanic J’ai vu ce matin le premier film de M. Hulot en avant-première, et cette fois, ça n’avait rien de burlesque. Le « Syndrome du Titanic » est une parfaite allégorie de ce que ce documentaire veut illustrer : tout en fonçant vers l’iceberg, les passagers du luxueux paquebot continuaient à festoyer. Oubliez les images « ushuaïesques » qui transportent les téléspectateurs. Après avoir filmé le rêve, Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre nous montrent une réalité au ras de l’asphalte. Dure, violente, grise et bruyante. Des flux d’humains dans la cacophonie urbaine, des mégalopoles trop hautes, des échangeurs saturés de voitures, que finissent par casser des machines aux allures de dinosaures.
Si ce film n’était pas porté par Nicolas Hulot, il aurait du mal, je pense, à rencontrer son public. Il sort le 7 octobre et il va déranger, c’est sûr. Ce n’est pas du Al Gore, ce n’est pas Le Cauchemar de Darwin de mon copain Sauper, c’est bien plus que Home et ses images esthétisantes. C’est un peu tout cela à la fois. La force du film tient beaucoup au commentaire intimiste de Nicolas Hulot, que d’aucuns jugeront très anxiogène, mais tellement lucide. J’aime son sens de la formule, sur le ton de la confidence : « La vie est l’exception, l’homme est la conscience de la nature, à quoi bon en être l’ennemi ? » La force du film tient aussi dans certaines images choc – ces Namibiennes en tenue traditionnelle dans les rayons d’un hypermarché, la file d’attente à Tokyo pour la sortie mondiale du iPhone, ces chiens ridicules dans un bar à oxygène… – et dans une bande son audacieuse, faite d’archives sonores, de témoignages historiques et de musiques hétéroclites.
Ce n’est pas nouveau, je me sens très proche de M. Hulot. Comme lui, je ne suis pas née écolo ; je le suis devenue. Comme lui, je ne suis pas optimiste, mais je garde un espoir : celui de trouver le sens commun, à défaut de trouver le sens tout court. Comme lui, je n’ai pas de solution, mais des convictions. A nous de revisiter l’imaginaire jusqu’aux frontières de l’utopie. Joli défi.


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