Magazine Cinéma

Inglourious Basterds

Par Jefnobi

1340_29/08/09

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La salle est pleine, le nouveau Tarantino fait un carton dans les salles après un Boulevard de la mort qui n'avait pas embarqué beaucoup de monde. Mais cette fois-ci il y a THE star, l'affiche porte fièrement le nom de Brad Pitt mis en avant depuis le premier teaser. Ils peuvent s'en vanter tant c'est un plaisir de le retrouver après son monolithique rôle de Benjamin Button. Son accent du Tennessee, sa gestuelle, sa mâchoire en avant couplées aux dialogues de Tarantino, vous avez là l'un des meilleurs personnages du cinéaste, entre la Mariée de Kill Bill et Jules Winnfield de Pulp Fiction . Il n'y a qu'à l'entendre parler ou essayer l'italien pour être plié en deux. Face à lui, un adversaire de taille en la personne de Christoph Waltz qui rentre dans la peau d'un colonel nazi fascinant, sa précision de jeu est incroyable, jonglant avec les langues, on comprend son prix d'interprétation à Cannes. Ce duo d'acteurs est véritablement le point fort du film.

Tarantino aime les chapitres, il le prouve une fois de plus en découpant son film en de longues séquences bien disctinctes où se déverse un flot de dialogues qui semble sans fin. C'est l'écrivain qui se fait plaisir, quitte à assommer le spectateur de scènes bien trop longues et parfois inutiles. Celle avec Mike Myers en est le parfait exemple, elle est là uniquement pour que Tarantino puisse entendre ses mots dans la bouche d'Austin Powers. Une autre toute simple entre Mélanie Laurent et son projectionniste dérange, elle semble avoir souffert d'une mauvaise traduction. Il doit être difficile de traduire la verve Tarantinesque dans la langue de Molière. Toutefois les dialogues sont souvent croustillants, d'autres font monter la pression tandis que certains ralentissent le film. De bonnes coupes auraient pu ramener le film à 2h (il fait 30min de plus) et offrir un film culte de plus au réalisateur.

Mais il ne faut pas être hypocrite, le plaisir est bien là grâce, entre autres, à des morceaux de bravoures qui réécrivent l'histoire ou plusieurs mises en scène brillantes. Ces bâtards composent un film somme, typographies, plans, acteurs, musique, Tarantino fait toujours référence à d'autres mais aussi et plus que d'habitude à lui-même. La dernière réplique de Brad Pitt et du film est-elle le sentiment de QT ? « Je pense que ce sera mon chef-d'oeuvre » dit-il, peut-être à ses yeux, probablement pas aux yeux du public. Un film à ranger aux côtés de Reservoir Dogs et Jackie Brown, en dessous de l'indétrônable Kill Bill.

14/20


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