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La mort de Sim!

Par Philippejandrok
197c352871e02771d4c7097ab2cfb924.jpg "En 81, je me suis mariée avec un Socialiste, Toujours des promesses, Toujours des promesses... Je suis encore jeunes fille!"

Baronne de la Tronche-en-biais

Cela m'a fait de la peine lorsque j'ai lu la presse ce matin, en parrenant la disparition de cet homme délicieusement intelligent, et aimable, qu'était Simon Berryer, dit Sim.

J'ignore si la jeune génération l'a bien connu, moi, j'ai grandi avec lui, avec ses films, les sketchs qu'il avait fait en duo avec Fernand Raynaud, le grand Philippe Clay, Aznavour, et ses prestations dans les films d'Audiard

Sim, c’était une gueule, une gueule de cinéma, qui se savait laid au point de déclarer «L'erreur est humaine, regardez-moi».

Et c’est vrai qu’il n’était pas bien beau, mais il était tellement sympathique, bon, généreux, plein de bonnes intentions à l’égard des autres ; il savait ce qu’était la souffrance, il avait dû en voir de toutes les couleurs depuis son enfance avec son physique de poulet squelettique et sa gueule de travers, et pourtant, il était parvenu à sublimer la méchanceté et les moqueries pour en faire son fond de commerce, pour devenir lui-même, l’objet de toutes les moqueries dans un ridicule flamboyant.

À force de le voir, se moquer de lui-même, on finissait même par le trouver beau, parce qu’il était beau intérieurement et cette beauté qui brillait comme un soleil nous touchait comme la grâce. On savait que c’était un type bien, comme Lino Ventura et Gabin, on sentait que ces hommes-là étaient d’un autre calibre, des hommes de conviction et de cœur.

Il nous a quitté à l’age de 83 ans à la suite d’une embolie pulmonaire à Saint-Raphaël, moi, comme tant d’autres, cela me fait une peine immense, c’est comme un vide, un pan de ma vie qui s’éteint, et qui me rappelle combien les choses et les gens que nous aimons ne sont que de passage.

On croit naïvement que ce qui nous entoure est pour la vie, pour une sorte d’éternité, et bien non, nous ne sommes pas fait pour vivre éternellement et notre temps est compté, c’est pourquoi, il faut s’acharner à vivre pleinement chaque moment, profiter de chaque instant pour ne pas avoir à regretter les opportunités manquées.

Sim avait épousé une femme magnifique, malgré sa laideur, il avait deux enfants qui ont eu la chance de le garder suffisamment longtemps auprès d’eux et sans doute pas assez, on ne garde jamais assez longtemps ceux que nous aimons sincèrement. Tout comme je n’ai pas gardé assez longtemps mon père, qui me manque tant, comme Sim va manquer à sa famille.

Ce sont des instants pénibles et marquants, mais, c’est la vie et nul ne peut la changer. Il était né dans un siècle de bouleversement et il avait participé au développement de la télévision et de la radio, grâce auxquelles des millions de Français avaient appris à aimer cette grande âme.

Adieu Sim, c’est une nouvelle étoile qui s’éteint sous le ciel de mon enfance, qui sera le prochain, je ne suis pas pressé de l’apprendre, car, plus ils partent, plus je me rapproche de leur destin, nous vieillissons sans nous en apercevoir et pourtant… Nous vieillissons inévitablement.

Nous vivons une époque formidable… Pas toujours…


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