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Les TPE en mal d'amour

Par Jean-Louis Renault

Lu dans l'entreprise.

Le réseau Tous pour l’emploi lance l’Observatoire CSA-Tous de l’emploi et de la conjoncture dans les TPE. Le premier opus de ce nouveau baromètre vient d’être publié. Il souligne les difficultés des très petites entreprises pour recruter et veut sensibiliser les pouvoirs publics.
http://www.lentreprise.com/3/1/1/article/14022.html

Les très petites entreprises (TPE) créent des emplois mais peinent à recruter. Selon la première enquête publiée par l’Observatoire CSA -Tous pour l’emploi, une très petite entreprise sur dix serait à la recherche de nouvelles recrues. Avec près de deux postes à pourvoir en moyenne, elles ne parviendraient pas à étoffer leur effectif. Ce constat n’est pas pour autant alarmant. Philippe Cheval, membre du comité de pilotage du réseau Tous pour l’emploi souligne d’ailleurs que « si seule une TPE sur dix a du mal à recruter, c’est que les neuf autres y parviennent ».

L’enquête, qui se veut une photographie de la situation actuelle met néanmoins l’accent sur un problème bien réel : le fossé entre les exigences des entreprises de petite taille et les demandeurs d’emploi.

Mauvaise image

La pénurie de main d’œuvre qualifiée (67%) et l’incompatibilité du candidat avec le poste (51%) sont les deux raisons les plus fréquemment invoquées par les patrons de TPE interrogés, qui ne parviennent pas à recruter. « Ces résultats sont logiques. Dans certains secteurs la main d’œuvre est difficile à trouver et cela concerne aussi bien les métiers qui demandent un personnel très qualifié –boucher, maçon- que des métiers sous qualifiés comme les techniciens de surface », précise Philippe Cheval.
Il estime que cette pénurie s’explique par la mauvaise image dont souffrent à tort ces métiers. « Les jeunes pensent qu’il s’agit de métiers durs et mal payés et préfèrent ne pas s’engager dans la filière ».

La faute aux patrons ?

Les TPE soutiennent également assez mal la comparaison avec les entreprises plus grandes. Celles-ci sont associées dans l’esprit des candidats à l’embauche à des avantages tels que les congés ou les tickets restaurant et à une certaine sécurité de l’emploi. « En caricaturant, les jeunes espèrent intégrer une grande entreprise comme autrefois on rêvait d’entrer dans la Fonction Publique », déplore Philippe Cheval.

Si les entreprises de taille humaine ne méritent pas cette mauvaise image, leurs dirigeants en sont pourtant un peu responsables. Les patrons des TPE sont souvent de très mauvais « communiquants ». Ils ne savent pas mettre leur entreprise en valeur, au point de ne pas encourager leurs propres enfants à prendre leur succession.

Des pistes de réflexion

Pour améliorer la situation, Philippe Cheval souhaite que l’on mette un peu « d’huile dans les rouages ». La mise en place de l’Observatoire de l’emploi et de la conjoncture dans les TPE dont la deuxième enquête sera publiée au premier semestre 2008 devraient aider le réseau à sensibiliser les pouvoirs publics sur les problèmes des petites entreprises.

Si l’enquête fait le point sur l’opinion des chefs d’entreprise à l’égard des dernières mesures législatives – baisse des charges sociales, chèque emploi service universel – elle donne également des pistes de réflexion pour soutenir la croissance, sorte d’appel du pied au législateur.
Mais pas seulement : « Nous n’attendons pas forcément de texte législatif. Plusieurs choses pourraient être faites avec un peu de bonne volonté, juste en faisant connaître à Lille ce qu’il se passe à Marseille et s’il y a des personnes disponibles là-bas ».


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