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Didi en Asie II : La mère qui ne se repose jamais.

Publié le 14 septembre 2009 par Wilverge

Didi en Asie II : La mère qui ne se repose jamais.
Bangkok, Thaïlande.
Les trois jours passés à Bangkok furent agréables. Après avoir visité les principaux attraits de la ville en se déplaçant et en mangeant sur la rue pour pas cher, on décide de se terminer ça en beauté en faisant une surprise à ma mère.
Didi en Asie II : La mère qui ne se repose jamais.Didi en Asie II : La mère qui ne se repose jamais.
Nous avions découvert, grâce à deux autres Québécois, un endroit génial où prendre un verre d'une façon tout à fait différente de ce qui est coutume à Bangkok ; assis sur une chaise en plastique dans la rue parmi l'action et le bruit.
Demander à ma mère de s'habiller chic n'a pas causé trop de complication, 55e étage de la SkyTower dans Siam, un bistro magnifique domine la ville. Une bouteille de vin et des ailes de poulet au fromage bleu, le soleil se couche pendant que la ville s'éveille. Ma mère est contente et là, ce n'est pas seulement parce qu'elle est avec son fils et sa belle bru.
Didi en Asie II : La mère qui ne se repose jamais.
Dans le top 3 des choses à faire à Bangkok avec « manger sur la rue » et « être à Bangkok ».
Didi en Asie II : La mère qui ne se repose jamais.
Plus tard, pendant que ma mère décide qu'elle a suffisamment voyagé léger (3 jours) et qu'elle dévalise les magasins de Kao San, je lis sur Internet pour me préparer à notre prochaine étape du voyage : le Cambodge. C'est que j'ai entendu des tonnes d'histoire à propos du passage de la frontière et je veux être préparé.
Il existe deux manières de faire les choses : soit avec une agence qui vous prend à Kao San et vous amène pour un prix très économique jusqu'à Siem Reap, au Cambodge, ou indépendamment.
La combine par les agences est reconnue comme étant un SCAM, c'est-à-dire une crosse. Le coût est faible, mais c'est compréhensible, car on vous embarque dans une magouille à n'en plus finir. Elle consiste souvent à vous obliger à payer plus cher pour le visa cambodgien disponible à 20$ à la frontière, à arrêter dans des restaurants à commission et finalement, à rendre le trajet le plus pénible possible afin qu'à l'arrivée, fatigués, tard le soir, vous n'ayez pas vraiment le choix de dormir dans leur Guesthouse.
Je n'avais pas envie de faire vivre cette expérience à ma mère, alors nous sommes partis indépendamment affronter une des frontières les plus corrompues d'Asie du Sud-Est (à ce qui paraît).
Le départ se fait à 5hAM de l'hôtel en taxi sans aucun problème jusqu'à la gare de bus Morchit. 5h30, nous sommes dans un bus première classe, la bouteille d'eau et le muffin inclus. À peine 4 heures plus tard, nous arrivons à Aranya Prathet, la ville frontalière thaïlandaise. À la sortie du bus, il faut prendre un tuk-tuk jusqu'à la frontière proprement dite et c'est ici que le fun commence. J'informe ma mère de la démarche.
« On entre les trois là-dedans ? » Oui, dans la petite cabine, les sacs à dos - et la nouvelle poche de souvenirs - empilés un peu partout en dessous et au-dessus de nous, c'est parti, ma mère est convaincue « que personne ne la croira au bureau! ».
Même si mes ordres étaient précis et que je lui avais clairement dit que nous avions déjà le visa, notre chauffeur frontalier (lire ici corrompu) prend l'initiative de nous amener au soi-disant « Consulat du Cambodge » qui se trouve à être une cabane à côté du vrai consulat. Un homme habillé chic nous offre gratuitement de nous étamper la sortie de Thaïlande (?). Il faut comprendre ici que du moment où vous vous embarquez là-dedans, il est difficile de ne pas ressortir avec un visa cambodgien payé trop cher.
Enfin, en insistant, on se retrouve à la frontière et disons adieu à notre chauffeur qui fait la baboune. Le pauvre petit n'aura pas son pourboire avec nous.
Ici, c'est un vrai bordel. On trouve difficilement où aller pour obtenir notre étampe de sortie parmi la foule de gens qui font tout et rien, du commerce de fruits à la vente du visa cambodgien sur le pouce. Des enfants offrent leurs services pour porter les bagages, d'autres mendient, il y a des motos partout et surtout, il faut faire attention aux pickpockets.
Sortis de Thaïlande, on se fait prendre la température dans l'oreille ou dans le front pour détecter notre fièvre de grippe porcine. Aucun stress, on est top-shape.
Le bureau d'obtention des visas est vide, car il est à peine 10h30 du matin. Nous avons bien fait de partir à l'aube. On réveille l'agent d'immigration qui nous donne sans aucune politesse les papiers à remplir pour obtenir le bout de papier insignifiant à 20$ qui s'appelle un visa. À peine le temps d'écrire notre date de naissance qu'il nous achale pour avoir le paiement. Il se fout bien de ce qu'on inscrit sur le foutu questionnaire ; j'aurais pu être Snoopy le Président des États-Unis, tant que je paye…
La petite photo collée dans le coin du papier, on s'approche du comptoir pour payer. On sort un beau 50$ croustillant et un billet de 10$ flambant pour être certain de ne pas avoir de complication.
L'agent prend nos papiers et les dépose sans les regarder sur la table derrière lui et nous dit que « c'est 20$ et 100 bahts pour le service express ». Autrement dit, il veut qu'on paye l'équivalent de 3$ chacun en pot-de-vin pour avoir notre visa plus rapidement.
Nad lui répond avec ses yeux de fureur (j'y ai déjà eu droit, ce n'est pas de la tarte) que c'est 20$ et elle lui pointe là où c'est écrit noir sur blanc au-dessus de sa fenêtre. Il insiste encore un peu, mais on lui dit que le service « normal » nous suffira. Il nous menace de nous faire attendre plus de 15 minutes sur les chaises en face. Pas de problème, on a tout notre temps et ma mère est aussi motivée que nous à ne pas céder à la corruption. Trois minutes plus tard, nos visas sont collés dans nos passeports.
Et à 15h00, nous arrivons à Siem Reap, choisissons notre Guesthouse et avons même le temps l'aller voir le coucher de soleil sur les temples d'Angkor. Ma mère est contente.


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