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Le cannabis

Par Daniel Valdenaire

La lecture des réactions aux nouvelles mesures prises envers les fumeurs de cannabis amène une nouvelle fois la preuve que certains se servent de n’importe quel sujet pour pour satisfaire un état d’esprit avide d’occasion de critiquer un gouvernement pour lequel, ils n’ont pas voté.

Dans un autre genre, il en est de même pour les caméras de surveillance dans les villes.

Mais j’en reviens au cannabis.

Pas une émission télévisée où l’on demande à l’invité et plus encore si c’est un politique, si il a déjà fumé du cannabis, celui-ci, un instant perdu doit réfléchir très vite avant de répondre, si la réponse est négative il perdra quelques points dans les sondages, mais à l’inverse, s’il a déjà fumé, ne serait-ce qu’un demi-jointpendant sa jeunesse il est sûr d’en prendre.

J’ai assisté l’autre jour, sur Canal Plus à l’exercice de Besançenot qui a consisté à dire qu’il n’avait jamais fumé de sa vie, ce que je veux croire volontiers, mais qu’il lui était arrivé de fumer un joint en compagnie de copains. Il aurait pu simplement dire qu’il n’avait jamais fumé, mais compte tenu de sa posture en politique, il n’était pas possible qu’il reconnaisse qu’il n’avait jamais fumé de cannabis.

Car le cannabis, à la différence du tabac participe à la place que l’on veut occuper dans la société. Et le top de la hiérarchie actuellement est de fumer. Mais aussi de l’affirmer haut et fort. Plus il est affirmé, plus la justification est aisée.

Fumer du cannabis inspire aussi les humoristes. L’expression ” Qu’est-ce que t’as fumé ? Est devenue courante.

C’est ainsi que cette drogue s’est infiltrée dans les esprits et est devenue le symbole d’un mode de vie dit «  moderne « d’une partie de la société.

Quelle partie ? Au départ, comme toutes les drogues et compte tenu du prix de celle-ci, cette drogue circulait dans les milieux aisés, puis grâce au trafic juteux que cela représentait, elle s’est propagée dans les milieux étudiants et scolaires.

Elle est très peu répandue dans les milieux intermédiaires.

L’argument évoqué pour justifier la consommation de cette drogue est qu’elle est moins nocive que le tabac et surtout que l’alcool.

La technique de justification d’un mal par un autre mal est courante. Des gens peuvent se saouler sans être inquiété, pourquoi devrais-je l’être parce que je fume un joint.

Face à cette évidence, que répondre à un jeune ?

Lui répondre que le deux sont mauvais n’est pas suffisant. Des campagnes contre l’alcool existent, mais elles ne sont pas répressives, alors qu’elles le sont pour le cannabis.

Ce dernier point est une des raisons pour lesquelles les mesures prises jusqu’à présent de lutte contre le cannabis ont fait preuve d’un certain laxisme. A part les mesures pour punir les trafiquants, aucune mesure pour dissuader les consommateurs ont été efficaces.

Mais la médecine au cours des dernières années a fait tomber l’argument qui consistait à proclamer que contrairement à l’alcool ou à la cigarette le joint ne faisait pas de mal et ne provoquait pas de dépendance. Tout cela est tombé. La dépendance est reconnue par les fumeurs eux-mêmes et les méfaits de cette drogue entraînent des comportements dangereux en particulier en voiture.

27% des conducteurs de moinsde 27 ans (soit plus de 1 sur 4) impliqués dans un accident mortel ont fumé un ou plusieurs joints avant de prendre le volant.*”

“On estime à 1500 jeunes, conducteurs ou passagers, qui meurent chaque année à cause de la drogue au volant.”

Et voilà que la dernière mesure prise par le gouvernement consistant à imposer des stages aux fumeurs provoque le courroux de certains qui n’hésitent pasà accuser le gouvernement de vouloir se faire du ” fric “.

Concrètement, “le fumeur de cannabis se verra expliquer pendant deux jours les dangers de cette drogue pour sa santé”, précise-t-il, admettant que “le prix de ces modules de formation” n’est pas encore défini “avec précision”. Le montant ne pourra toutefois pas excéder “celui d’une contravention de troisième classe”, soit quand-même 450 euros.”

450 euros, c’est beaucoup, mais combien dépensent par mois ces personnes pour leur drogue. Et combien cela coûte-t-il à la Sécurité Sociale. Et comment évaluer les dégâts psychologiques que cela provoque au niveau social, familial ?

Et puis, il ne s’agira plus là de répression, mais de pédagogie.

Un fumeur de tabac moyen dépense plus de 100 euros par mois.

Le prix moyen d’un gramme de cannabis se situe autour de 4 euros.

En dix ans, il a baissé de trente %. ( 1 ) ( 2 )


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