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L'HOMME QUI VALAIT 35 MILLIARDS, de Nicolas ANCION

Par Geybuss

L'HOMME QUI VALAIT 35 MILLIARDS, de Nicolas ANCION Roman - Edition Luc Pire - 284 pages - 18 €

Rentrée Littéraire

Résumé : Ce qui m'intéresse, moi, c'est de savoir combien vous valez, vous, dans ce monde-ci. Vous et rien que vous. Ça m'intéresse de savoir à combien exactement vous vous estimez. Epineuse question à laquelle devra répondre Lakshmi Mittal, une des plus grosses fortunes mondiales, s'il veut être libéré. Richard, son ravisseur - ému par le drame d'Octavio, licencié suite à la fermeture d'un haut-fourneau liégeois - décide de " changer l'ordre des choses ". Il met alors sur pied un plan audacieux pour enlever le célèbre magnat de l'acier et le contraindre à réaliser des oeuvres d'art contemporain de plus en plus absurdes... Au-delà de son aspect humoristique et léger, cette histoire est aussi l'occasion de se pencher sur la politique des gros industriels. Un récit intelligent, totalement surréaliste et délicieusement entraînant.
                                        
L'HOMME QUI VALAIT 35 MILLIARDS, de Nicolas ANCION
Mon humble avis : Il y a quelques semaines, je vous présentais la sympathique bande annonce de ce livre. J'achève la lecture de ce roman est suis donc en mesure de vous soumettre mon avis en toute connaissance de cause !
Voici une oeuvre originale et décalée, une oeuvre anticrise sur la crise ! Celle ci se lit comme un divertissement alors que le fond en est plutôt sérieux. En effet, le 4ème homme le plus riche de la planète ferme sans préavis son usine sidérurgique conduisant des centaines d'hommes au chômage. Alors, pour remettre les choses en place, Richard, un artiste en mal de coup fumant, se met dans la tête d'enlever l'homme d'affaire. Utopiste jusqu'au bout, il aime à croire que son action pourrait même "changer l'ordre des choses". Avec brio, Nicolas Ancion argumente, nous incite à croire à cette utopie et nous entraîne le coeur léger dans cette aventure pleine de bonnes intentions. On aimerait tant que cela soit vrai, que le monde puissent changer si simplement. On se prend à y croire, à dire "Ah oui, il a raison, ah oui, c'est bien vrai... Ah oui, c'est répugnant, c'est injuste, trop drôle, vas y mon gars, continue !".
L'auteur rhabille pour l'hiver le capitalisme, les multinationales, la télévision, les délocalisations, le système et ses limites, les pleins pouvoirs des dirigeants d'entreprise, l'absence d'humanité et d'individualité dans tout cela. C'est fait avec bonne humeur, intelligence et finesse. Parfois, on se demande si l'humour est là pour cacher le cynisme ou si c'est le contraire.
Et puis il y a aussi des moments d'émotions dans le portrait de quelques personnages qui évoluent en parallèle à l'histoire. Mais chacun sait que les parallèles se rejoignent à l'infini. On se demande juste quand et comment l'infini se présentera !
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce livre, que je qualifierai de réflexion récréative sur les valeurs de notre époque. C'est visé juste et cela dit : hé, réveillez vous, la terre tourne... dans le mauvais sens !
Et puis et puis, cerise sur le gâteau, j'ai coché beaucoup de petites croix dans la marge, face à des citations ou des phrases que je trouve bien dites et percutantes.  Des vérités vraies ! Extrait :
" Si tu vois pleurer un bébé, il faut changer ses couches, si tu vois pleurer une femme, il faut changer son amant et si tu vois pleurer un homme... il faut changer le monde".
" Si tout est jugé selon le même critère, la réussite économique, alors on perd la chose la plus fragile qui soit et qui naît de tout le reste : le sens."

Je remercie Gilles Paris pour cette lecture.


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