Dune

Genre : Science-fiction

Année : 1984

Durée : 135min

L'histoire : En l'an 10191. L'Epice est une matière première très prisée, et est l'enjeu d'une guerre entre deux clans, les Harkonnen et les Atréïdes. A la suite d'un pacte entre les Harkonnen et l'Empereur Padishah Shaddam IV, les Atréïdes sont anéantis, à l'exception de deux d'entre eux : Jessica, femme du duc Léto (chef des Atréïdes) et son fils Paul. Tous deux trouvent refuge sur la planète Arrakis, surnommée Dune, où l'Epice est cultivée. Chez les Fremens (peuple des sables), Paul va préparer lentement sa vengeance, tout en découvrant son statut, quasi insoupçonné, d'Elu...

La critique de ClashDoherty :

En 1974, Alejandro Jodorowsky se passionne pour le roman-fleuve (en fait, une série de 7 romans) Dune, de Frank Herbert, chef d'oeuvre de la littérature de science-fiction.
Avec l'aide du dessinateur Moebius et de l'artiste graphiste H.R. Giger, il commence à imaginer une adaptation cinématographique du roman, adaptation dont la musique aurait été signée par Pink Floyd et Magma, et dont le casting aurait incorporé, entre autres, Mick Jagger et Salvador Dali.
Las, le projet capotera rapidement, faute d'argent, les producteurs jugeant le projet trop ambitieux. Les storyboards existent, preuve que le film aurait sans aucun doute pu être grandiose, le plus grand film de l'histoire du cinéma.

10 ans plus tard, Dune sort, mais pas le même Dune. C'est à David Lynch que le producteur Dino De Laurentiis confiera le projet d'adapter ce roman (uniquement le premier roman, et non pas l'ensemble de la saga, au fait - ça aurait aussi été le cas pour Jodorowsky).
Avec un casting assez impressionnant : Kyle MacLachlan, Francesca Annis, Sean Young, Max Von Sydow, Jurgen Prochnow, Sting, Patrick Stewart, Brad Dourif, Silvana Mangano, Virginia Madsen...
Avec une musique signée du groupe de pop rock californien Toto (et aussi un ou deux titres signés Brian Eno). Un film pharaonique, inspiré d'un roman qui l'est tout autant, et même plus.
Film de commande, malgré tout, que Lynch, sans le désavouer totalement, dénigrera et regrettera un peu par la suite. D'autant plus que Dune sera un échec au box-office.

Pourtant, Dune est un monument du genre. On ne peut pas le considérer à part entière comme un film de Lynch, il est trop différent de son univers.
Un peu comme si Kubrick avait réalisé un Indiana Jones. Mais le film, malgré des facilités, réussit plutôt bien à transcrire l'ambiance du roman.
Le film est à l'image de la saga de Herbert : foisonnant, complexe, ardu, obscur. On ne le pige pas totalement avant au moins 4 ou 5 visionnages.
Ceux qui n'ont jamais lu le roman auront encore plus de mal (et ceux qui découvrent le roman, parfois, peinent à la lecture, tant les intrigues sont complexes).
Dune, roman ou film, se mérite. Porté par une musique grandiose (certains thèmes, comme le thème principal, celui du combat final ou celui du désert, sont inoubliables), et par des acteurs au sommet, le film est complexe et totalement réussi, même si les fans hardcore de Frank Herbert le désavoueront, prétextant que le roman est inadaptable.
Preuve en est que non, car ce film existe, et s'il a été un bide en 1984, il n'en demeure pas moins fantastique. Un fleuron du genre.   

Note : 19/20