Derrière le masque de Gérald Donald

Mais qui est donc Heinrich Mueller ?

Derrière ce patronyme à consonance germanique se cache en vérité deux identités, d’un côté Gerald Donald, personnage énigmatique de la Techno de Détroit. Un génie visionnaire et inspiré, jamais à court d’imagination ainsi que de nouveaux projets autant obscurs que formidablement orchestrés, dont on retiendra bien entendu Dopplereffekt, Arpanet, Drexciya (bien que sa participation ne fut jamais vraiment prouvée) ou encore le plus récent Zerkalo.
Mais saviez-vous qu’en réalité le vrai Heinrich Mueller fut l’un des plus grand caporal d’Hitler lors de la seconde guerre mondiale ? Lequel disparut après la chute de Berlin et dont la mort reste grandement discuté ! On l’aurait dit s’être allié avec la CIA, puis avec l’Empire Soviétique, avant que la thèse de la fuite vers l’Amérique du sud, à l’image de son collègue Adolf Eichmann, paraisse comme la plus plausible…

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Pourquoi un Noir-Américain choisirait donc un tel A.K.A ? Que ce cache t-il derrière la faucille et le marteau de Dopplereffekt ? Mais aussi d’où lui vient une telle obsession pour les sciences et l’ésotérisme qu’il associe depuis maintenant vingt ans à sa musique ? Nous plongeant de la légende des Drexciyan, esprits d’esclaves vivants dans les profondeurs de l’océan, à la théorie des Calabi Yau pour nous perdre dans des perspectives de futur complexe souvent peu réjouissantes… Autant de questions qui restent sans réponse et ont permis d’ériger la légende de Gerald Donald, ce personnage de l’ombre qui aura offert au monde de la techno un des meilleurs albums de tous les temps, avec Gesamtkunstwerk, paru sur Gigolo Records à la fin des années 99.

Mais notre ancêtre se serait-il soudain rendu compte du célèbre proverbe africain “ un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ” ? Toujours est-il que depuis quelques mois Gerald Donald semble être sorti de sa cave pour s’exposer à la lumière des projecteurs avec en début d’année sa première tournée aux Etats-Unis, le récent remix pour le jeune padawan Rustie (playlist septembre), et accrochez-vous bien, une interview du gourou himself, dans le prochain THE WIRE.

Alors bonne ou mauvaise nouvelle ?

Il faut se souvenir qu’il y a tout juste 7 ans de ça (le 3 septembre 2002 pour être exact) son compère James Stinson, tête pensante de Drexciya mourrait brusquement après avoir livré quelques mois auparavant une interview qui restera comme le seul et unique vestige de son œuvre. Rappelons que l’homme n’a jamais montré son visage, et appliqué donc à la lettre le précepte de l’Underground Resistance voulant que le DJ reste dans l’ombre de sa musique et n’en sorte que pour propager un message envers la communauté…

Quel message Gerald nous réserve t-il ? Nous en dira t-il plus sur l’étrange alliance entre Détroit et Berlin, qui voudrait que Dj Hell participa au projet Doppler ? Ou va t-il, comme Stinson, tout simplement remettre les choses à leur place et nous rappeler que tout ceci reste de la musique ? Ou délivrera t-il un message d’une importance capitale pour l’humanité ?

Suite dans THE WIRE #308, mais d’ici là, si l’on se remémorait quelques-uns de ses classiques ?

Et un petit bonus en l’hommage de James Stinson : James Stinson 2009 radio show tribute