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Le cochon est dans le maïs, et les ânes dans les tribunes.

Publié le 20 septembre 2009 par Ansolo

De la "demi-journée" du Top14 qui s'est tenue samedi, on retiendra deux faits marquants : la confirmation que le maintien d'Albi dans le Top14 sera compliqué, et celle que le comportement du public du rugby se rapproche dangereusement de ce qu'on peut voir dans certaines tribunes des stades de football.

Albi a reçu une véritable correction de la part de Clermont. Evidemment, les Albigeois ne recevaient pas n'importe qui. D'autant que les Asémistes avaient envoyé l'armada, flanquée d'un Bonnaire et d'un Malzieu dont les retours de blessure ont été pour le moins probants.

Néanmoins, plus que le 40 à 8, c'est la différence de niveau de jeu entre les jaune-et-noir et les jaune-et-bleu qui aura marqué les esprits. Le maintien du SCA se jouera contre des clubs moins huppés, moins bien pourvus sur le pré et sur le banc. Mais l'impuissance albigeoise, hier, faisait peine à voir. D'autant qu'on a connu les hommes d'Eric Béchu plus fringants contre ces mêmes Clermontois. Rappelez-vous qu'en 2007, l'ASMCA avait eu toutes les peines du monde à l'emporter sur la pelouse tarnaise (12-6).

On souhaite au SCA de vite passer à autre chose, et de se concentrer sur les prochaines échéances. La stabilité du groupe et son vécu, la grinta permanente instillée par l'emblématique coach du club ne seront pas de trop pour repartir de l'avant. Mais on pressent des jours difficiles.

Deuxième fait marquant, la sortie sous protection de l'arbitre de la rencontre entre Brive et Biarritz. Ce fut un match heurté, viril jusqu'à la violence, et ce n'est pas l'arbitre qu'il faut incriminer, mais bien les joueurs qui n'ont pas été à la hauteur de l'affiche promise. Visiblement, la cravatte est le cadeau à la mode chez les joueurs du Top14. Hier, celles offertes par Brive ont valu deux cartons jaunes à leurs auteurs, Fabrice Estebanez et Gerhard Vosloo. Côté BO, deux biscottes également, pour des fautes commises en mêlée et dans le jeu courant. Biarrtiz a mis les barbelés et Brive à manqué d'imagination et de réussite, alors qu'il a plutôt dominé les débats sur l'ensemble de la rencontre.

La bronca et, pire, les menaces physiques proférées à l'égard de l'arbitre trouvent en partie leur origine dans une pénalité non sifflée en toute fin de match contre le Biarrot Fabien Barcella, qui aurait peut-être permis au CABC d'égaliser. On pourrait rétorquer que, plus tôt dans la rencontre, le même arbitre aurait pu (dû) siffler une cravate (encore une) d'un Briviste sur Valentin Courrent au lieu d'accorder une pénalité (réussie) aux Brivistes. Et que globalement, les fautes ont été plutôt équitablement réparties lors de la rencontre.

Mais on répètera surtout qu'il est inadmissible de se comporter comme l'a fait une partie du public (on se gardera de généraliser). Heureusement pour Brive, ses dirigeants sont plus intelligents (c'est un euphémisme) que les pseudo-supporters qui ont donné libre court à leur bêtise et donné une bien piètre image du CABC. Simon Guilham, l'un des dirigeants du club, a présenté ses excuses et indiqué qu'il y aurait des suites données au comportement d'un "supporter" qui a tenté de s'en prendre physiquement à l'arbitre à l'issue de la partie.

A l'instar du football, les arbitres deviennent la cible de ceux qui sont bien incapables de discerner les motifs d'une décision arbitrale. Au-delà des erreurs inévitables commises par les directeurs de jeu, la complexité des règles du rugby et la méconnaissance d'une partie du public font des arbitres des cibles commodes pour les supporters frustrés d'une victoire.

On n'est pas des anges, dirait l'autre, et que celui qui n'a jamais voué un arbitre aux gémonies jette la première pierre. Sur ce blog aussi, on a pu avoir la dent dure vis-à-vis de tel ou tel arbitre.

Néanmoins, rappelons, au risque de passer pour moralisateur, qu'une des marques distinctives de ce sport est la noblesse. Celle du vainqueur qui honore le vaincu. Celle du supporter qui parvient à vaincre ses passions et accepter les décisions de l'arbitre aussi bien que les coups du sort et les rebonds capricieux du ballon.


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