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St. François de Sales, O beau petit Martial !

Publié le 21 septembre 2009 par Walterman

St. François de Sales, O beau petit Martial !

Voyez saint Martial (car ce fut, comme on dit, le bienheureux enfant duquel il est parlé en saint Mc 9), notre Seigneur le prit, le leva et le tint assez longuement entre ses bras. O beau petit Martial! que vous êtes heureux d’être saisi, pris, porté, uni, joint et serré sur la poitrine céleste du Sauveur et baisé de sa bouche sacrée, sans que vous y coopériez qu’en ne faisant pas résistance à recevoir ces divines caresses ! Au contraire, saint Siméon embrasse et serre notre Seigneur sur son sein, sans que notre Seigneur fasse aucun semblant de coopérer à cette union, bien que, comme chante la très sainte Église, le vieillard portait l’enfant, mais l’enfant gouvernait le vieillard (Lc 2,28). Saint Bonaventure, touché d’une sainte humilité, non seulement ne s’unissait pas à notre Seigneur, ains se retirait de sa présence réelle, c’est-à-dire, du très saint sacrement de l’Eucharistie, quand un jour oyant messe, notre Seigneur se vint unir à lui, lui portant son divin sacrement. Or, cette union faite, eh Dieu ! Théotime, pensez de quel amour cette sainte âme serra son Sauveur sur son coeur ! A l’opposite, sainte Catherine de Sienne désirant ardemment notre Seigneur en la sainte communion, pressant et poussant son âme et son affection devers lui, il se vint joindre à elle, entrant en sa bouche avec mille bénédictions. Ainsi notre Seigneur commença l’union avec saint Bonaventure, et sainte Catherine sembla commencer celle qu’elle eut avec son Sauveur. La sacrée amante du Cantique parle comme ayant pratiqué l’une et l’autre sorte d’union : Je suis toute à mon bien-aimé, se dit-elle, et son retour est devers moi (Ct 7,10); car c’est autant que si elle disait Je me suis unie à mon cher ami, et réciproquement il se retourne devers moi, pour, en s’unissant de plus en plus à moi, se rendre aussi tout mien. Mon cher ami m’est un bouquet de myrrhe, il demeurera sur mon sein (Ct 1,12), et je le serrerai comme un bouquet de suavité. Mon âme, dit David, s’est serrée à vous, ô mon Dieu, et votre main droite m’a empoigné et saisi (Ps 62,9). Mais ailleurs elle confessa d’être parvenue, disant : ilion cher ami est tout à moi; et moi je suis toute sienne (Ct 2,16) ; nous faisons une sainte union par laquelle il se joint à moi et moi je nie joins à lui. Et pour montrer que toujours toute l’union se fait par la grâce de Dieu qui nous tire à soi, et par ses attraits émeut notre âme et anime le mouvement de notre union envers lui, elle s’écrie comme tout impuissante : Tirez-moi (Ct 2,3) ; mais pour témoigner qu’elle ne se laissera pas tirer comme une pierre ou comme un forçat, aies qu’elle coopérera de son côté et mêlera son faible mouvement parmi les puissants attraits de son amant, nous courrons, dit-elle, à l’odeur de vos parfums (Ct 2,3). Et afin qu’on sache que si on la tire un peu fortement par la volonté, toutes les puissances de l’âme se porteront à l’union Tirez-moi, dit-elle, et nous courrons. L’époux n’en tire qu’une, et plusieurs courent à l’union. La volonté est la seule que Dieu veut, mais toutes les autres puissances courent après elle pour être unies à Dieu avec elle.

A cette union le divin berger des âmes provoquait sa chère Sulamite. Mettez-moi, disait-il, comme un sceau sur votre coeur, comme un cachet sur votre bras (Ct 8,6). Pour bien imprimer un cachet sur la cire, on ne le joint pas seulement, mais on le presse bien serré. Ainsi veut-il que nous nous unissions à lui d’une union si forte et pressée que nous demeurions marqués de ses traits. Le saint amour du Sauveur nous presse (1Co 5,14). O Dieu, quel exemple d’union excellente ! il s’était joint à notre nature humaine par grâce, comme une vigne à son ormeau, pour la rendre aucunement participante de son fruit. Mais voyant que cette union s’était défaite par le péché d’Adam, il fit une union plus serrée et pressante en l’Incarnation, par laquelle la nature humaine demeure à jamais jointe en unité de personne à la Divinité. Et afin que non seulement la nature humaine, mais tous les hommes pussent s’unir intimement à sa bonté, il institua le sacrement de la très sainte Eucharistie, auquel un chacun peut participer pour unir son Sauveur à soi-même réellement et par manière de viande (Viande, chair, aliment en général). Théotime, cette union sacramentelle nous sollicite et nous aide à la spirituelle de laquelle nous parlons.


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