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Le mini cassoulet déviant versus le maxi burger gerbant

Par Estebe


Bien les bonjour, les cochons chinois

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Les Etats-Unis d’Amérique sont un pays où l’on sait encore se jeter de vrais défis. Prenez Steve Mallie par exemple, le boss du Mallies’ Sports Grill & Bar dans le Michigan. Il rêvait de figurer dans le livre Guinness des records débiles. Ben, l’autre jour, il a bâti le plus gros hamburger du monde : 84 kilos de pain, de fromage et de bidoche hachée. Yes, he can.  Un gulu a même déboursé 500 dollars pour acheter ce gros machin huileux.
Selon son humeur, on pourra trouver cette prouesse absolument prodigieuse, ou résolument gerbatoire sur une planète où plein de gens crèvent la dalle. C’est pas pour faire de la morale à deux sous, mais quand même…
Bref. Comme nous aussi caressons l’espoir d’inscrire notre nom au panthéon des réalisations culinaires extrêmes, on vous a cuisiné le cassoulet… le plus petit du monde. Trop fort. Messieurs du Guinness, venez donc goûter cette sublime miniature.

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On dit cassoulet, certes, tout en soupesant l’inexactitude du terme. Le vrai cassoulet, gascon ou languedocien, est le résultat d’une ingénierie gastronomique longue et exigeante, au terme de laquelle les chairs, parfums et saveurs s’enlacent en une fascinante étreinte, digne d’une partie de jambe en l’air entre Aphrodite et Dionysos un samedi soir sur l’Olympe. De vrais cassoulets?  Zieutez donc çui-ci, ou çui-là.
Notre cassoulet de poche n’en est donc pas un à proprement parler. Mais une recette coquine de mi-saison, largement plus light et simplette que l’auguste plat dont elle choure le nom. Prudence oui: on ne voudrait pas se retrouver frappé d’une fatwa occitane.
Pour quatre mini cocottes, il vous faut 700 grammes de haricots borlotti (borlotti, ouiiiii, clic) dans leur cosse, 250 gr de palette de porc crue, 120 gr de lard non salé, quinze petites tranches de magret fumé, trois brins de persil et autant de thym, trois feuilles de laurier, un bouquet garni, une gousse d’ail, deux tomates bien mûres et dodues et un ancêtre cathare mort sur le bûcher (facultatif).

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Ecossez
les haricots, pochez une vingtaine de minutes avec le bouquet garni et le laurier dans une eau frémissante non salée.
Détaillez la palette en petits cubes, le lard et le magret fumé en lamelles.
Faites fondre la gousse d’ail hachée dans un peu d’huile d’olive; réservez. Puis dorez la palette et le lard sous toutes leurs coutures porcines. Sel, poivre. Réservez.
Pelez, épépinez et concassez les tomates. Ciselez les herbettes.
Quand les haricots s’attendrissent, égouttez. Remettez-les alors dans leur casserole, avec les viandes et la tomate. Assaisonnez avec largesse. Touillez. Laissez mijoter tout doux trois quart d’heure, en veillant à ce qu’il reste un peu de jus au fond du récipient. Car le borlotti sec lasse la papille.

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Au moment du miam, intégrez les herbettes, rectifiez l’assaisonnement, et emplissez vos mini cocottes, avec un peu de jus au fond. Cet ultime transvasement n’ayant d’autre but que de faire son petit malin branché qui joue à la dînette en exhibant son matos culinaire hors de prix. Et éventuellement de garder le cassoulet au chaud, à four tiède, pendant l’apéro. Voire même, si la journée a été fraîche et l'humeur frivole, de gratiner l’affaire presto au gril, en coiffant le cassoussou d’une biscotte écrabouillée.
On sert tout ça avec une salade verte. Et on l’arrose de vin rouge, certes. Un grand vin rouge de la mort du diable même. Par exemple un Bandol du Domaine Tempier (le vin favori du romancier Jim Harrison, cela soit dit en passant) qui, même dans sa cuvée la plus modeste et un millésime récent, avec ses parfums de fruits noirs un rien chocolatés, ses tannins aériens, sa chair pulpeuse mais tonique, figure sur le podium des plus grand pinards du cosmos. Parfaitement.

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