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Yeti lane ::: s/t

Publié le 24 septembre 2009 par Gonzai

Septembre 2009, discussion surréelle entre deux canapés et un verre de champagne : « Nan mais qu'est ce que t'as contre le folk français en fait ? C'était pas sympa cet article où tu nous comparais à une centrifugeuse à névroses ». Sourire, étonnement, amnésie : « J'ai écrit ca moi ? C'est vrai que c'est pas gentil, mais la folk française ce sont des petits bonhommes gentils qui jouent du ukulélé pour les musiques de pub non ? ». Silence, rictus forcé, brouhahahahahaha. A la tienne Etienne, je reprends un verre.

YETI LANE ::: S/T
Il y a tout de même quelques exceptions, si bonnes qu'on ne sait même plus si elles viennent du même pays que Cocoon et autres tonguistes du soleil couchant. Tous les magazines indie ont suivi le cortège contre-culturel, tout le monde s'est épanché sur ce « mouvement folk français » avant de se raviser pour dire l'écœurement des guitares gratouillées et des paroles insipides. En voiture Simone, c'est moi qui chantonne.

Les belles acoustiques sont rares, et lorsqu'elles sonnent, on les entend de loin. Celles de Yeti Lane ressemblent à des comptines d'église du Yucatan, à cheval entre le tintement du verre et la beauté des cimes (Yeti, cimes, vous voyez le rapport non ?), ca touche presque au sublime par intermittence (Black Soul), loin du cliché des bardes à noix de cajou qui sillonnent le pays à travers les bulletins Myspace. Comme Maison Neuve voilà quelques mois, ou même Coming Soon (sur son dernier album), Yeti Lane s'est greffé une bonne grosse paire entre les cuisses, de quoi chanter plus fort et mieux que la concurrence : Longues plages de guitares en réverb', synthés embauchés en seconds rôles, petites dédicaces au DIY des 90' ; la musique de Yeti Lane, sur ce premier album, n'est jamais dans l'excès ou les dix secondes de trop qui plombent souvent un album.

Quelques murmures tapissent le sol (Solar), mais ne pas confondre discrétion et timidité. Les trois anciens musiciens de Cyann & Ben pratiquent une musique crépusculaire qui s'écoute seul. Parce que la solitude d'un bon picking, la bravoure de belles harmonies, c'est tout de même plus noble qu'une passion compulsive pour Daniel Johnston et les quelques imposteurs parisiens adeptes des couinements de banjo.

Sur Think it's done, surement la plus cristalline des chansons de Yeti Lane, les roulements de batterie, la voix féline et le refrain qui tue font tout oublier : c'est le GHB du folk, la drogue des voleurs. Si le patron du label (Clapping Music) se définit lui-même comme le Phil Spector du folk, Yeti Lane peut à coup sûr se résumer comme un mélange étrange et sublimé. Folk + Rock = Frock ?

http://www.myspace.com/yetilane

En concert le samedi 26 septembre à la Maroquinerie pour la soirée Ground Zero.

Yeti Lane - Only One Look


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