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“Vraoum!” la bande dessinée fait une entrée discrète dans le monde de l’art

Publié le 24 septembre 2009 par Gabrielsiven
“Vraoum!” la bande dessinée fait une entrée discrète dans le monde de l’artGilles Barbier, Hospice
Au rayon expos de BD se terminant le 27 septembre, après Tarzan au quai Branly parlons brièvement de Vraoum ! à la Maison rouge (bvd Bastille).
L’expo cherche à mettre en évidence les relations entre bédé et art contemporain afin de faire ressortir l’influence de la première sur le second et de faire accéder la BD au rang d’art (ni mineur ni populaire, art tout court, m’enfin !). Sans être révolutionnaire, le propos ne va pas encore de soi et le point fort de cette expo est de présenter des planches qui n’ont pas besoin de longs discours pour convaincre le visiteur. D’autant plus que les œuvres d’art contemporain paraissent par comparaison un peu creuses.
A quelques notables exceptions près cependant. Il convient de mentionner un dessin de Popeye par Basquiat ainsi que le travail de Jochen Gerner, qui révèle ou fait émerger de nouvelles significations des planches de Tintin en Amérique ou d’une vieille carte scolaire de l’Afrique. A l’autre bout de l’expo, Gilles Barbier soumet les super-héros de son enfance aux outrages du temps qui passe, à son regard d’enfant devenu adulte. Cet Hospice (2002), c’est aussi une Amérique vieillissante, qui n’est plus bien sûre de gagner la partie, comme ce Captain America sous perfusion ou ce Superman en déambulateur.
“Vraoum!” la bande dessinée fait une entrée discrète dans le monde de l’art
Winsor McCay, Little Nemo in Slumberland
Côté bédé, ils sont venus, ils sont (presque) tous là. Winsor McCay et son Little Nemo in Slumberland tout d’abord, des planches somptueuses qui plongent le lecteur dans un univers onirique singulier, au dessin clair guidé par une peur du vide digne des arts décoratifs les plus proliférants. Autre pièce exceptionnelle, une planche crayonnée d’Hergé dont les marges sont envahies de croquis des éléments qui lui ont donné du fil à retordre, une panthère et…un couvercle de plat. Cette planche est inestimable à plus d’un titre : énergie du trait qui cherche, hésite, comme sur le costume de la Castafiore (sujet inépuisable), certitude qu’aucun assistant n’est venu achever le dessin, vie anarchique du miroir de page...
Comme il est impossible de passer en revue tous les trésors de papier de cette expo et parce que le mieux est encore d’aller les admirer, je terminerai en citant deux strips des Peanuts de Charles M. Schulz, lisibles malgré les griffures d’encre de la pluie battante, ainsi que le mouvement arrêté d’une planche de Lady Snowblood de Kamimura.
Crac, boum, wizz ! comme disait l’autre.
Les images sont tirées du dossier de presse de la Maison Rouge.

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