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Philo et droit … pas pareil

Publié le 26 septembre 2009 par Jlhuss
[Judem répondait à un commentaire paru sur la note :”Le sperme plus ‘protégé’ qu’un coeur “]

libre-arbitre.1253905203.jpg Assimiler le refus de la mort à une attitude dégénérée, aveugle et délirante, voilà une attitude fort intolérante et extrêmement dogmatique.

Vous avez une position philosophique et existentielle, c’est la vôtre. Une position philosophique n’est pas meilleure ou plus mauvaise qu’une autre du moment où elle respecte l’autre. Cela relève du choix voire du caractère, modulé par l’expérience et la réflexion le cas échéant, mais du choix tout de même. Émettre un jugement de valeur sur la pertinence de l’acceptation de la mort ou de son refus serait aussi inepte que de comparer par exemple un choix de vie épicurien à un choix de vie platonicien. Ces choix existent, ils font partie intégrante de notre libre-arbitre et c’est tant mieux ! Quel serait l’intérêt à ce que les quelques milliards d’habitants de cette planète vivent avec une même soi-disant universelle sagesse ?

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Sur le côté aveugle : De nombreux hommes ont fait avancer la science, l’art et de nombreux autres domaines en refusant la mort, même si ce combat est perdu d’avance. Nous avons le droit de juger le monde auquel nous sommes conscients d’appartenir et au moins en pensée de ne pas nous plier à ce que nous choisissons de considérer comme des injustices, fussent-elles naturelles (comme le handicap), même si cela se réduit à une posture philosophique ou existentielle absurde.

Nous avons le droit et l’honneur de penser ce que nous voulons, y compris de défier le monde dans lequel nous vivons, même si les lois de la physique auront le dernier mot et seront totalement indifférentes à notre posture de défi. Cette attitude n’est pas aveugle (ni délirante). Elle peut-même au contraire être consciente et expression de raison et de libre arbitre tout autant que d’affect (sur lequel se construit d’ailleurs la raison) chez certains. D’ailleurs, même si elle l’était, la lutte pour la “prolongation à tout prix” ne fait-elle pas partie naturelle de la vie, consciente ou inconsciente, mais omniprésente, que ce soit génétique ou qu’il s’agisse des transmissions et des identités culturelles, ou bien encore de la volonté de faire perdurer un peu de l’essence d’un amour ?

Si tout est vain (y compris l’éthique au passage), alors autant se contenter de profiter à 100% du temps, et là pour le coup de dégénérer collectivement ou de tout ramener à celui qui arrivera à profiter le plus des autres (celui que la nature aura doté des “meilleures” capacités). Je provoque (dogmatise ?) évidemment un peu, mais “laisser tomber” n’est ce pas être déjà mort ?

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Les lois (physique et tout ce qui en découle) de ce monde ne dépendent pas de nous, elles sont la structure et les règles du jeu. Nous n’avons donc pas à nous en vouloir. En revanche, la seule chose qui importe est ce qui dépend de nous, c’est à dire le jeu en lui-même. Le jeu/monde pourrait être différend, cela ne changerait rien au fait que seul aurait de l’importance ce qui dépend de nous, sans quoi nous serions juste des automates. Et le jeu permet toutes les attitudes philosophiques, même soit dit en passant, le post-humanisne et la volonté, par exemple, de nous transférer dans des ordinateurs. Après, si ça donne à certains l’impression de vivre que de freiner la liberté des autres lorsqu’elle n’induit pas plus de dégâts …

Petite remarque sur les risques psychologiques et autres au niveau de l’enfant : que de problèmes ou de médiocrité (tiens là c’est moi qui frôle avec l’intolérance) dans nombre de familles “normales”. J’ai un collègue, chercheur de bon niveau en physique quantique qui a été abandonné par ses parents, recueilli par une famille qui le battait, le faisait travailler comme un forçat et lui interdisait toute lecture ! Cela ne l’a pas empêcher de s’épanouir dans sa quête scientifique et de ressentir les moments d’éternité que l’on atteint lorsqu’on commence à dévisser un peu de cette complexité qui détermine notre monde. A l’inverse, j’ai de nombreux élèves élevés dans les meilleures conditions et qui n’ont rien à faire dans les études supérieures et qui ne ressentent de plus rien d’évolué que cela soit scientifique, artistique ou autre.

Tout ça pour dire que :

1) ça se trouve, ce gamin s’épanouira encore mieux que les autres.

2) foutez lui la paix à cette personne qui a pris un peu de temps à se décider pour vouloir un enfant de son défunt époux, de toute façon le rouleau compresseur de la vie est suffisamment efficace pour ne pas en rajouter.

3) d’accord avec le chat à la fois sur la simplicité par rapport à d’autres situations et sur le fait que philo et droit ne sont pas la même chose.

Judem 


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