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La Baie d'Alger de Louis Gardel

Par Grandlivredumois

Baie d'Alger Louis Gardel Alger l'inoubliable
L'auteur de Fort Saganne est né en 1939 à Alger. C'est aujourd'hui seulement qu'il évoque son adolescence dans une ville qu'il n'a jamais réussi à oublier. Ce roman autobiographique ressuscite les murs éclatants de blancheur, le soleil glorieux, les parfums entêtants du Sud.

Et son héros découvre un monde complexe : les jolies filles des plages de Surcouf, les gros colons et les petits blancs, les musulmans et les fellaghas, les activistes de l'Algérie française et les profs inspirés par Sartre et Beauvoir. Sans oublier Zoé, cette extraordinaire grand-mère qui l'a pratiquement élevé. Déjà le garçon devine qu'il lui faudra rejoindre ses parents sur le continent. Il le sent : "C'est fini... L'Algérie, c'est fini."

L'interview
Gardel et sa petite madeleine...

Dans votre roman, le narrateur, autrement dit vous jeune homme, dit qu'il n'écrira jamais sur l'Algérie...
Louis Gardel
: Je me suis longtemps dit que je ne le ferais jamais, c'est vrai, et pour deux raisons. La première c'est que je ne suis pas Tolstoï, je me sentais tout à fait un incapable d'embrasser toute l'histoire de l'Algérie, la montagne était trop haute pour moi. La seconde c'est qu'on a énormément écrit sur l'Algérie, je ne voyais pas ce que je pouvais ajouter d'intéressant sur le sujet. Puis il y a cinq ans, je me suis mis à écrire mes souvenirs d'enfance. Mais là encore, je n'avais pas l'impression que je pourrais réutiliser ces pages. Ce qui a déclenché l'écriture du livre, c'est quand j'ai commencé à écrire sur ma grand-mère qui a joué un grand rôle dans ma vie. Je me suis dit à travers elle et à travers ce petit bonhomme de quinze ans, en mélangeant le regard d'une dame âgée et le regard d'un môme, je peux peut-être dire des choses, en restant au plu près de ce que j'ai vécu, qui présenteraient une vision nouvelle de l'Algérie, en tout cas, que je n'ai pas lue. Pour ce roman que je ne voulais ni triste ni nostalgique, ma grand-mère qui avait une joie de vivre extraordinaire, a été un guide précieux.

Quel type d'écrivain êtes-vous ?
Louis Gardel
: Je suis très besogneux. J'essaie beaucoup de choses. Je suis incapable de penser le résultat avant et je m'efforce de ne pas être grandiloquent. Au fond, je ne suis jamais content de moi. C'est assez névrotique du reste. Je suis dur avec moi-même et d'ailleurs en tant qu'éditeur, assez dur avec les autres. J'aurais tellement aimé être Proust, mais voilà, je ne le suis pas... C'est bizarre l'écriture, vous savez, c'est bizarre cette activité.


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