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1% seulement, c’est 1% de trop.

Publié le 01 octobre 2009 par Notil

Photo le JDDC’est le taux de récidive criminelle tel qu’annoncé par Serge Portelli, magistrat et auteur d’un ouvrage consacré à la récidive criminelle paru aux éditions Grasset. A l’entendre, ce taux serait de nature à satisfaire les plus …

sceptiques pour ce qui concerne la Justice en France.

Mais lorsqu’une victime fait partie de ce 1%, encore faut-il pouvoir lui expliquer, à elle, pour peu qu’elle soit encore en vie ou à sa famille que c’est, à cet instant, la faute à pas de chance.

Il y a longtemps que la confusion est faite dans l’esprit de nos concitoyens. On mélange une Police qui ne ferait pas son travail, et une Justice qui ne la rendrait pas. En fait, il est d’évidence acquis que le problème ne devrait pas se poser de la sorte. Mais bel et bien sous la forme de l’application de la Justice, simplement. la Police fait son travail, d’une avec les moyens dont elle dispose, de deux, malheureusement, parfois, contre les idées reçues de certains magistrats qui se sentent investis d’un pouvoir qu’ils n’ont pas. La Justice quant à elle, est rendue tant bien que mal au cours de sessions par des personnels qui croulent sous le nombre de dossiers à traiter en un temps imparti. De plus c’est compter sans l’augmentation de la délinquance alors que le nombre de personnels affecté aux services de Police et à la Justice, tout métiers confondus, n’a guère été modifié ces 20 dernières années.

Pour ce qui est de la récidive et à l’heure où l’on reparle du port du bracelet électronique, il serait donc de bon ton de considérer que cette récidive n’existe en fait que dans l’esprit des gens ?! Alors qu’il est indéniable qu’elle a augmenté. Le nombre d’affaires mettant en cause des « criminels » relâchés trop tôt est en constante évolution. Il est inutile aujourd’hui de faire croire que le système se porte assez bien. Il est grand temps de le changer et de se pencher une bonne fois pour toutes sur les causes de ses carences. 

Il ressort du simple regard posé sur la récidive qu’elle implique de lourds « criminels » qui pour la plupart n’auraient jamais dû être libérés. Le principe français est trop vétuste. Les peines incompréssibles ne le sont pas réellement. Les Etats-Unis, qui ne sont pas forcément l’exemple à suivre en tout, ont cependant un système judiciaire hors norme. la durée des peines encourues est de très loin supérieure à celles d’ailleurs. Un criminel y est souvent condamné à une peine d’emprisonnement qui ne lui laisse quasiment aucune chance de sortir de cellule avant un âge plus qu’avancé. En France, il n’est pas rare de voir un « criminel » condamné à 20 ans sortir par le jeu des remises de peine sous des prétextes aussi fallatieux que la bonne conduite au bout de 13 voire moins. Il a alors effectivement le temps de recommencer. Au moins 1% d’entre eux. Le débat s’ouvre alors de nouveau lorsqu’une nouvelle affaire est portée sur la place publique.

Il est temps de revoir la durée de l’emprisonnement en fonction de la gravité des faits. Les bien-pensants pousseront à cet instant des cris qui n’atteindront pas les frontières de la souffrance des victimes ni celle de leur famille. Et généralement, ces bien-pensants sont aussi ceux qui changent d’avis le jour où ils sont vraiment concernés.

Que le système français soit mauvais, il y a longtemps que cela est su. L’emprisonnement n’est pas simplement l’enfermement d’un individu mais bien son accompagnement et un suivi personnalisé qui devrait lui permettre de réintégrer la société. Celle-là même qui l’aura enfermé. Cela n’est que mots qui, tout le monde le sait aujourd’hui, restent lettre morte. Il serait grand temps de revoir à la hausse les effectifs des personnels pénitentiaires et redéfinir leur tâche. Revoir leur formation ne serait pas du luxe. Inutile là, de citer des exemples tant ils sont nombreux.

Il serait grand temps également de revoir les lieux d’incarcération. Pas simplement en repeignant en bleu les murs et en vert pomme les plafonds. L’Etat est garant de la sécurité de citoyens. La vie quotidienne d’un individu incarcéré ressemble encore trop souvent à celle d’un animal à la SPA. La comparaison n’est pas trop forte n’en déplaise aux mêmes bien-pensants cités plus haut. Il serait peut-être grand temps, bien que « peut-être » soit de trop, de sérier les « criminels » fonction de leur provenance, de leur âge et au-delà, simplement de leur crime. Pour ce qui est des « maladies » conduisant à un acte criminel, il serait temps là encore de chercher des solutions qui pemettent un réel traitement thérapeutique aux fins d’obtenir une réelle guérison ou du moins un empêchement de récidive.

Il n’existe aucune contradiction entre vouloir que les criminels purgent une vraie peine et leur permettre de la purger décemment. Le taux de récidive serait peut-être moindre. Le taux zéro n’existera jamais, c’est indéniable, mais 1% n’est pas un taux dont il faut se contenter.

Il est faux de croire que tout individu enfermé dans les conditions actuelles pourra se fondre dans la masse lorsqu’il aura payé sa dette à la société tout comme il est faux de croire que l’enfermer est la solution à tous problèmes en l’état actuel du système. Et ce n’est pas en bâclant le dossier que les problèmes rencontrés et sus depuis des années s’en trouveront résolus.


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