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Un copain pour la route

Publié le 01 octobre 2009 par Didier54 @Partages
Va savoir pourquoi...
Régulièrement, au fil de mes journées, il m'arrive de siffloter un air. De préférence à un autre. Certains trainent quelques temps dans le paysage, comme en ce moment la musique de la pub Herta ou celle du générique... de l'heure de vérité. J'ai aussi l'air de Mission Impossible qui, parfois, déboule entre mes dents. Et La fille du coupeur de joints, de Thiéfaine.
D'autres débarquent comme ça sans crier gare. Ce fut le cas de Autoroutes jeudi d'automne. Un collègue venait de me dire sa fierté d'avoir inventé l'expression je m'apoplexise. Ce mot me disait pourtant quelque chose, même ainsi usité. Je ne sais plus trop de quoi nous parlions mais les autoroutes jeudi d'automne me sont (re)venues dans le bocal. Ci-dessous en partage le texte, un des plus beaux du gars de Dôle à mon avis.
Autoroutes Jeudi D'automne
Elle m'envoie des cartes postales de son asile
M'annonçant la nouvelle de son dernier combat
Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile
Et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica
Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête
En buvant des cafés dans les stations-service
Et je calcule en moi le poids de sa défaite
Et je mesure le temps qui nous apoplexise
Et je me dis stop
Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter
Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs
Et je croise des vieillards qui font la sentinelle
Et me demandent si j'ai pas des cachous pour la nuit
Je balance mes buvards et tire sur la ficelle
Pour appeler le dément qui inventa l'ennui
Et je promène son masque au fond de mes sacoches
Avec le négatif de nos photos futures
Je mendie l'oxygène aux sorties des cinoches
Et vends des compresseurs à mes ladies-bromure
Et je me dis stop
Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter
Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs
Il est bientôt minuit mais je fais beaucoup plus jeune
Je piaffe et m'impatiente au fond des starting-blocks
Je m'arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent
Et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs
Et j'imagine le rire de toutes nos cellules mortes
Quand on se tape la bascule en gommant nos années
J'ai gardé mon turbo pour défoncer les portes
Mais parfois il me reste que les violons pour pleurer
Et je me dis stop
Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter
Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs
Elle m'envoie des cartes postales de son asile
M'annonçant la nouvelle de son dernier combat
Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile
Et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica.

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