Magazine Politique

C'est (déjà) reparti comme en 40

Publié le 02 octobre 2009 par Careagit
Certains ont espéré. En vain. Non, le monde n’a pas changé. Malgré la plus grosse crise financière que notre système ait connue, malgré l’élection d’Obama, malgré Madoff, malgré Lehman, malgré le G20 et la fougue de Sarkozy. Rien n’a vraiment changé.
Quelques normes comptables ont été modifiées, le poids des fonds propres des établissements bancaires mondiaux ont été lestés, rien de très révolutionnaire par ailleurs. Aujourd’hui 2009, tout le monde s’efforce de croire à la reprise et à la fin du cauchemar. La période de destockage massif à réveillé quelque peu les industries automobiles et le reste des filières (jusqu’aux matières premières) et la finance quand à elle, s’est fait une raison pour remonter la pente. Une fois la peur passée, il fallait bien que l’on revienne à des niveaux de valorisations raisonnables.
Nous végétons aujourd’hui entre deux eaux. A ce titre, les réactions des marchés financiers sont significatives. Les investisseurs, tels des enfants apeurés par l’orage, attendent avec impatience le moindre coin de ciel bleu pour se rassurer qu’effectivement, l’orage est bien derrière nous. Les politiques, sous pression de la plèbe, s’efforcent d’afficher un optimisme quasi crétin alors qu’aucun voyant n’est encore repassé au vert.
Aujourd’hui, je dois avouer une profonde inquiétude sur l’avenir du fonctionnement du système économique et particulièrement financier. A mes yeux, le G20 est passé à côté d’une question essentielle. La gestion du « too big to fail ».
Rappelez-vous, le « too big to fail » est l’expression utilisée pour expliquer les sauvetages des grandes banques et assureurs américains. Trop gros pour laisser couler. A l’évidence, c’était bien vrai. Il ne fallait pas revivre 1929 en prenant le moindre risque sur les comptes courants et l'épargne des ménages mondiaux. Prendre ce risque, c’était ouvrir une brèche encore plus violente que celle dans laquelle nous étions déjà. Une brèche qui aurait sans aucun doute rajouté une couche de troubles sociaux profonds aux troubles déjà existants.
Cependant la conséquence majeure de cette intervention n’a toujours pas été traitée… En sauvant des établissements pourtant fautifs, les Etats occidentaux ont absous les dirigeants de leurs erreurs et ont, de ce fait, déstabilisés l’équilibre capitaliste entre les notions de profits et de risques. « C’est reparti comme avant » disait un trader interrogé hier soir dans Envoyé Spécial « Au pire, ils sont sauvés par les Etats, alors pourquoi se priver ? »
C’est exactement le problème, en intervenant, les Etats ont faussé le système d’une part et n’ont pas assez « puni » les fautifs de telle sorte que le passif subit soit assez dissuasif dans le futur. De ce fait, l’endossement du risque semble désormais avoir été directement transféré des acteurs financiers vers les Etats, et, derrière eux, aux ménages.
C’est clairement une dérive majeure du système capitaliste, le profit n’est plus lié directement à la notion de risque.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Careagit 102 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines