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Délégation pour la Gabegie dans l'Armement

Publié le 11 octobre 2009 par Olivier57

Il serait question que la France achète des drones Predator, avions sans pilote aux Etats-Unis.

Curieux. Doit-on comprendre qu'après s'être fait dépouiller, ou avoir bradé ou délocalisé des dizaines d'industries soi-disant de seconde zone, expliquant que ce n'était pas grave car le pays se voulait avant tout en pointe en matière de capacités technologiques "high-tech", la France s'avère incapable de concevoir quelques dizaines d'avions sans pilote ?

A moins peut-être, que l'offre française, si elle existe, ne ressemble à une nouvelle réquisition industrielle du budget de la Défense ?



Le problème, c'est que la France en a des drônes. Enfin, des drôles de drones. Trois au moins. Pour une "grande puissance", c'est n'est pas folichon. D'autant que les dits drones, payés très chers, sont en panne et irréparables après moins de 3 ans de service...

Un Rafale Dassault acheté uniquement par l'Etat français, un porte-avion qui passe plus de temps en maintenance qu'en mer, après avoir nécessité 50% de temps de réalisation qu'un équivalent américain (15 ans au lieu de 10),  des Transall dépassés mais qui ne sont pas près d'être remplacés par un A400M en panne, des soldats s'équipant à la FNAC de téléphones mobiles et de GPS pour partir en mission, la liste des matériels et logiciels de Défense inadaptés, dépassés, hors d'usage serait très longue ...

Et pourtant, ce n'est pas faute de crédits, mais le budget de recherche de la Défense Nationale semble apparenté au tonneau des Danaïdes. Un tonneau sur lequel de petits malins aurait judicieusement branché un pipe-line.

Il serait temps que l'on se penche sérieusement sur le déplorable rapport qualité/prix de pas mal d'investissement et sur le fait qu'il est notoire que depuis des décennies, l'extrème majorité du milliard d'euros du budget d'investissement de la Délégation Générale pour l'Armement est versé à une communauté très réduite qu'il est coutume d'appeler "les grands industriels de défense".

Résultat des courses, des matériels de qualité souvent médiocre, des logiciels souvent limités, les uns et les autres souvent obsolètes  avant même d'avoir été livrés, mais toujours plusieurs fois plus coûteux que leurs éventuels homologues civils, dont il arrive fréquemment qu'ils ne soient qu'une copie conforme "militarisé". En l'occurence, si la militarisation n'a guère d'impact sur le produit, il n'en est pas de même pour la facture qui explose dès que le terme "Défense" est appliqué sur le devis. Et la maintenance est à l'avenant, dans les deux sens du terme...

A titre d'exemple, nos trois Harfang EADS de performances comparables aux appareils américains, si l'on excepte les équipements d'observation en sus, et la station sol ont coûté 100 millions d'euros alors que l'achat des drones US reviendrait à 67 millions d'euros pour 4 appareils et deux stations sol... Grossièrement le double. Chercher l'erreur...

Pendant ce temps là, les militaires français se débrouillent comme ils peuvent, accroissant ainsi encore leur prise de risque, le contribuable paye, paye, paye mais les patrons de ces grands industriels paradent et gagnent, gagnent, gagnent.


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