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MADEMOISELLE CHAMBON de Stéphane BRIZE avec Sandrine KIBERLAIN, Vincent LINDON

Par Gerry14

de Stéphane Brizé

Avec : Sandrine Kiberlain, Vincent Lindon, Aure Atika

Jean est quelqu'un de bien : un bon maçon, un bon fils, un bon père et un bon mari. Et dans son quotidien sans heurt, entre famille et travail, il croise la route de Mademoiselle Chambon, l'institutrice de son fils. Il est un homme de peu de mots, elle vient d'un monde différent. Ils vont être dépassés par l'évidence des sentiments.

Le réalisateur parle de ce qui l'a séduit dans le livre et du travail d'adaptation :
"C'est effectivement une histoire simple. Ce n'est donc pas l'intrigue qui m'a happé mais la manière dont Eric Holder traduisait les émotions de ces gens modestes. Avec ses outils de romancier, il parlait de ces personnes avec une fragilité et une émotion qui semblaient me dire : "Voilà ce que tu dois filmer, c'est à cela que tu dois oser te confronter". Avec Florence Vignon, nous nous sommes alors mis au travail pour adapter ce livre. Et à l'arrivée, nous ne l'avons sans doute pas adapté. J'ai fait parvenir le scénario à Eric Holder lorsque nous avons achevé notre travail. En retour, il nous a écrit une très belle lettre dans laquelle il nous disait : "c'est moins une adaptation qu'un prolongement, qu'un enrichissement, qu'un dévoilement d'une émotion que le roman tâchait de transmettre."

Le réalisateur avait à l'esprit Sur la route de Madison de Clint Eastwood.
"Quand on évoque une rencontre entre deux êtres qui se sont ratés, il est difficile de ne pas [y] penser", avoue-t-il. "La scène où Meryl Streep a la main sur la poignée de la portière de la voiture au moment où elle doit décider de partir ou rester est complètement déchirante. C'était ma référence lacrymale."

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Pour les besoins du rôle, Sandrine Kiberlain a dû apprendre le violon.
"Sandrine a fait un travail impressionnant", loue le réalisateur. "Car il n'y a pas plus difficile comme instrument que le violon. Alors bien sûr, elle joue en playback mais il s'agissait que son geste soit précis et qu'elle soit parfaitement synchrone – main droite et main gauche – pour que l'on croie vraiment que la musique sort de son instrument. Ce fut cinq mois de travail quotidien avec Hélène Roblin, violoniste à l'Opéra de Paris, accompagnée de Cécile Moreau, pour parvenir à ce résultat. Un travail de fourmi, où le morceau de musique est décomposé en petits segments, répétés inlassablement, avant d'être mis bout à bout et répétés à nouveau sans fin."

Le cinéaste fait l'éloge de son acteur :
"Vincent a cette incroyable qualité, c'est que tout ce qu'il nous montre de lui nous parle de nous : de nos forces, de nos faiblesses, de nos peurs et nos certitudes, bref de notre humanité. Cet homme est fait de puissance et de fragilité et il le montre sans fard. Cela le rend extrêmement puissant et émouvant à l'écran.
Ensuite, Vincent a cette façon rarissime d'être aussi crédible en patron qu'en ouvrier. Je lui ai mis une truelle dans les mains et il est devenu maçon. Et comme il est très habile, il ne lui a pas fallu faire trois mois de stage pour savoir poser un mur de briques.
Pour moi, c'était important que l'ouvrier soit crédible tout de suite, que ses gestes soient vrais, que je puisse le filmer dans la longueur en train de travailler."

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Stéphane Brizé reconnaît que choisir deux comédiens qui ont vécu ensemble dans le passé n'est pas forcément évident.
"A partir du moment où Vincent était sur le projet, j'ai essayé d'imaginer les comédiennes, d'abord intéressantes pour le rôle, et ensuite avec lesquelles Vincent formerait un couple fort. Et j'ai très vite pensé à Sandrine. C'est une des comédiennes françaises les plus douées et elle a un mystère qui la rend absolument bouleversante. J'avais besoin de ce mystère pour le personnage. J'en ai évidemment parlé à Vincent avant de contacter Sandrine. Et il m'a dit : "Je ne nie pas que cela sera déstabilisant de jouer cette histoire avec Sandrine, mais si tu penses que c'est la bonne personne, je ne peux pas m'y opposer. C'est une actrice exceptionnelle et je ne peux pas imaginer, qu'à cause de moi, elle passe à côté d'un aussi beau rôle". J'ai donc fait parvenir le scénario à Sandrine et j'ai eu la chance qu'elle accepte. Ils en ont sans doute parlé ensemble mais cela ne regarde qu'eux."

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L'avis de Gerry :

:D
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C'est un film qui ne plaira à tout le monde, un film fait de regards et de silence. Sensible et pudique, à l'image de ses acteurs dont l'histoire intime ne fait que renforcer l'émotion. Chacun magnifie l'autre par son regard. Le montage n'a pas la politesse d'accélérer, au contraire, il nous permet de regarder cette Mademoiselle Chambon avec le même regard que Jean et de succomber nous aussi à son charme.



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