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La route (Cormac McCarthy)

Par Alexandra

42 La route Cormac McCarthy Je n'ai pas lu ce livre. Je n'en ai pas le goût.

A la place, pour changer, j'ai récolté pour vous deux points de vue personnels sur ce livre, deux points de vue apparemment contradictoires, deux points de vue qui se répondent ... 

 

 

Riquet a détesté ce livre …

Je viens d’arriver péniblement au bout de «La Route» de Cormac Mc Carthy. Je n’abandonne jamais la lecture d’un livre. En l’occurrence, c’est du masochisme.

Ce récit, peut-être chargé de symboles qui m’ont échappé, d’une errance dans un monde dévasté n’est qu’un «digest» indigeste à la sauce nord-américaine. C’est à la littérature ce que le fast-food est à la gastronomie. Cormac Mc Carthy a vomi un «American pie» littéraire, pour ne pas dire un Irish stew par respect pour l’Irlande, constitué d’un peu de «Paris Texas» de Wim Wenders, d’une cuillère à soupe de «Ravage» de Barjavel et d’une grosse louche de «La Machine à remonter le Temps» de H.G. Wells.

Son personnage, accompagné de son jeune fils, marche sans raison et sans but vers le sud dans la cendre au milieu de forêts calcinées, de campagnes dévastées et de villages abandonnés et pillés, se méfiant de toute rencontre humaine tout en poussant, parfois tirant, un caddie qu’il doit abandonner mais remplace aussitôt par un autre soigneusement choisi sur un parking d’un magasin en ruine.

Ces deux caddies représentent, pour moi, le point essentiel du roman et l’intrigue majeure à laquelle Mc Carthy ne donne pas de réponse. Comme Dieu est ..., le caddie est !

En effet, quiconque a, au moins une fois dans sa vie, effectué ses courses au supermarché du coin, en utilisant un caddie pouvant franchir sans couiner, sans se tortiller, sans coincer une des ses roulettes, sans perdre une partie de son chargement sur les cinquante mètres qui vont de la caisse enregistreuse au coffre de votre véhicule, celui-là comprendra que cela relève de l’indicible, en trouver successivement deux c’est le «Mythe», la source de la Bible de l’aventure humaine.

En ce temps là est le «Caddie» et «Caddie» fut...

Cormac Mc Carthy a été couronné par le National Book Critic’s Circle Award sans doute sponsorisé par un fabricant de caddie. Si son œuvre est considérée aujourd’hui comme les plus marquantes de la littérature contemporaine (sic  Nathalie Crom de !! Télérama !!) c’est inquiétant pour l’avenir politique et culturel de cette grande Nation, quoique ... ?

Edgar Allan Poe, Stowe, London, Melville, Emerson, Twain, Eliot, Henry James, Fitzgerald, Hemingway, Miller Arthur , Miller Henry, Irish, Steinbeck, Fante, Williams, Azimov, Bradbury, Cadwell, Faulkener, Miller, King, Connelly, sans oublier Cheney, Chandler, Chase ne vous retournez pas dans vos tombes les petits qui se glorifient en se juchant sur les épaules des grands finissent par tomber à terre et sont piétinés.

Riquet

Isabelle défend ce livre …

Dieu que la critique est dure !! Cela m’a toutefois permis de me replonger dans l’ambiance du livre et, par réaction, d’en tirer les points positifs (pour moi) :

Dans un monde de survie où l’adversité est totale, le père doit évaluer la nocivité des personnes qu’ils rencontrent (lui et son fils) et adapter son comportement en conséquence (se défendre, attaquer, faire ami-ami, pour simplifier).

Parce qu’il est innocent le fils demande des comptes à son père : Pourquoi telle appréciation de la situation ? Pourquoi tel comportement ?

Inutile de te dire que le père est très souvent embarrassé et que les questions de son fils le poussent dans ses retranchements.

La nature humaine est complexe.... Les valeurs morales sont difficiles à respecter dans un contexte de survie comme celui du livre.

Cela rejoint le thème qui m’intéresse beaucoup en ce moment : Si l’on commet un acte de barbarie est-on un barbare pour autant ? Dans un monde barbare, quelles valeurs transmettre à ses enfants ?

Parce ces interrogations ont résonnées en moi (dans un contexte moins radical et moins violent) je peux dire que j’ai apprécié la lecture de ce bouquin.

Je ne l’ai pas adoré (malaise permanent tout au long du bouquin) mais il m’a interpellé.

Isabelle

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Dans la colonne à droite (sous l'intitulé "Albums Photos"), vous trouverez des informations pratiques sur ce livre, ainsi que la biographie et la bibliographie de l' Auteur. Lien vers Amazon.


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LES COMMENTAIRES (2)

Par  Gangoueus
posté le 19 octobre à 10:42
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J'ai aimé ce roman. Sombre. Très synthétique. Le style est plus que dépouillé. Le contexte des deux personnages explique ce forme d'écriture. Je pense que c'est un très bon roman sur une relation père fils. Sur l'espoir. Sur les valeurs que l'on peut transmettre contre vents et marées. La fin de ce roman laissera songeur le lecteur.

Par  Pmalgachie
posté le 16 octobre à 16:36
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Personnellement, j'ai adoré le malaise dans lequel m'a plongé cette ambiance de fin du monde. Et j'ai déploré (le dire n'est rien) la lamentable réédition en poche. Voir ici: http://journallecteur.blogspot.com/2009/05/content-et-fache-la-fois.html

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