Quasi-vraie interview : Raymond Domenech

Rencontre avec le sélectionneur préféré de…euh, de…de….enfin le sélectionneur quoi.

Raymond Domenech, quelles leçons tirez-vous des deux derniers matchs de votre équipe ?
Ben, rien.

Comment ça rien ?
Ben, oui. Les Ferringiens ils ont affronté des joueurs qui peuvent avec 1 mois de leur salaire acheter toute la flottille de leur île, voire la faire repeindre ensuite. Pas sûr que ça les ait motivés les joueurs de division d’honneur. On leur passe 5 buts, c’est bien le moins qu’on pouvait faire.

Et l’Autriche, vous avez fait des tests quand même, non ?
Des test ! Tu parles. Quasiment plus personne ne voulait jouer ce match sans intérêt. Comme mon homologue autrichien j’ai aligné à peu près n’importe qui histoire que des gars puissent dire plus tard à leurs petits-enfants qu’ils ont eu au moins une sélection.

Henry, Benzema, ce n’est pas « n’importe qui » tout de même !
Karim est en manque de match, c’est tout. Henry en tant que capitaine il ne pouvait pas y couper, il a pris le premier prétexte pour sortir dès que ça ne l’amusait plus. Il a même été patient. Je m’attendais à ce qu’il simule une entorse dès le premier tacle.

David Trezeguet a manifesté son envie de revenir, semble-t’il.
Ah bon ? Il a déjà été là ?

Sérieusement Raymond, David a fait une très belle carrière en Italie et il a marqué des buts primordiaux pour l’équipe.
Platini aussi, mais c’est pas pour ça que je vais le sélectionner.

Bon, euh, l’horizon 2010 c’est la coupe du monde pour vous !
Oui, très exactement

Vous envisagez donc la qualification avec une grande confiance ?
Pas exactement. Je vous rappelle que l’horizon est une notion abstraite et qu’au fur et à mesure que l’on s’en approche il s’éloigne. Donc « Horizon 2010 » pour la coupe du monde me paraît une bonne définition en ce qui concerne l’équipe de France.

Vous avez une préférence pour le barrage ?
Oui, je préfère qu’on le gagne plutôt qu’on le perde

Non, je voulais dire comme adversaire !
Sans rire. J’avais pas compris. Non maintenant que les joueurs ont conscience de l’enjeu ils feront ce qu’il faut pour passer, quel que soit l’adversaire

Donc pour eux l’horizon 2010…euh, 2010 c’est du concret ?
C’est encore un peu virtuel. Mais disons que quand tu dois envisager que la non-qualification te fera perdre quelques centaines de milliers d’euros de contrats publicitaires c’est du virtuel qui motive. Plus que le virtuel de jouer pour une nation par exemple.

Vous partirez après 2010 ?
Bien sûr que non. Je suis la seule personne indispensable. Ce serait quoi Fort Boyard sans le père Fourras, Pyramide sans Laurent Bromhead ou Ring Parade sans Guy Lux ? Des bouses, moi je vous le dis ! J’y suis, j’y reste !