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De Bagdogra à Darjeeling

Par Antoinehl

Lorsque la porte de l’avion s’ouvre sur l’aéroport de Bagdogra au nord du West Bengal, une bouffée d’air chaud et humide nous enveloppe immédiatement.
Nous voila tous les quatre, pulls d’hiver et blousons montagnards sous le bras, un peu décontenancés par l’ambiance estivale qui règne sur un horizon désespérément plat. Seules les silhouettes troubles de très lointaines montagnes nous rappellent que Darjeeling nous attend bientôt.

La voiture traverse des champs de thé d’où émergent de grands arbres dégingandés, et les odeurs de fougères et d’herbe coupée me renvoient au bonheur des printemps normands.
La route pour le moment très bonne nous emporte à travers des installations militaires quasi désertes à l’exception de quelques plantons qui attendent on ne sait quoi à l’ombre de patios défraîchis. La région est à la frontière du Bouthan, du Népal, et à moins de 500 kilomètres de la Chine avec qui les tensions sont vives ces derniers temps. Nous croiserons très régulièrement des hommes en tenue camouflages tout au long de ce long weekend.

Enfin une route de montagne.
Elle monte,  serpente sans cesse et chaque tournant est une victoire dont le trophée est la perte de quelques fractions de degrés. Raide et parsemée d’éboulements, elle rend les rencontres entre véhicules hasardeuses et assez terrifiantes il faut l’avouer.

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Nous dépassons une usine de thé, rouillée et mangée par la mousse puis nous arrêtons dans un café qui sent la brioche et dont la vue incroyable sur la vallée et le soleil couchant n’a rien à envier à bien des cartes postales.
Il reste 31 kilomètres à parcourir, et nous voyageons depuis maintenant dix heures. La nuit est tombée, et le chauffeur nous annonce une heure et demi supplémentaire avant d’arriver à Darjeeling.
Nous passons à travers la ville de Ghum, avec l’impression d’entrer dans un autre pays; les gens qui nous regardent passer ont un type asiatique et la peau plus claire que nous amis bangaloris.

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Les routes sont de plus en plus mauvaises et, la ville passée, nous sommes plongés dans un noir épais que viennent parsemer les phares puissants de camions militaires.
Et puis au sortir d’un tournant, Darjeeling apparaît avec sa myriade de lumières qui couvre la pente montagneuse.
Il fait froid, et un peu engourdis, nous sortons de la voiture et nous dirigeons, heureux, vers notre hôtel…

La suite demain !


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