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Dieu et l’argent

Par Oliviernda
Dieu et l’argent

Je prenais mon premier café de la journée quand je la voyais bosser. Elle y allait et revenait chargée à craquer. Elle le faisait avec un enthousiasme certain, j’étais là béats à l’observer. L’ardeur qu’elle mettait à la tache était contagieux car vite, très vite elle était rejointe par ses frères et sœurs qui de plus belle l’aidait à amasser, pendant que l’occasion se présentait, tous ces dons que sans savoir je leur avais fait.

Effectivement la veille au soir ayant découvert les merveilles du pâtissier d’en face, je m’étais jeté comme un affamé sur ce fabuleux gâteau, tellement bon que le fruit de ma gourmandise et ma précipitation à l’engloutir ont transformé mon tapis en vrai récipiendaire de miettes.

Je n’avais pas compris ! Jusqu’à cette minute où en voulant m’approcher de trop près pour voir ces merveilleuses dames au travail, j’ai trébuché et essayant de retrouver l’équilibre je lui ai ôtée la vie en un quart de seconde. A cet instant j’avais commis un « crime» et là, immédiatement, j’ai compris ce que j’avais lu dans ce livre Saint ; je l’ai assimilé comme le petit africain qui dit «han han !! ».

Oui, j’avais marché sur la fourmi, elle qui il y a une minute préparait innocemment son avenir, aménageait son hiver en amassant biens et nourriture. Elle transportait sur son dos mes miettes, souvent dix fois plus grosses que sa taille et allait les entreposer dans son grenier, quelque part dans un trou du mur. Elle travaillait à se nourrir et approvisionner sa famille mais sa destinée avait été décidée ailleurs sûrement «très haut».

Pour ceux qui croient ou ceux qui doutent de l’existence du divin, il y a au moins cette constance qui s’impose. Le destin appartient à Dieu ou du moins à une force que l’on ne peut contrôler. A la différence des Hommes cette fourmi préparait son avenir sans inquiétude et sans souci particulier. Elle le faisait par devoir, mais sans en faire une contrariété qui rendrait, à coup sûr, son présent invivable. En tous cas, je n’ai encore jamais vu une fourmi consulter un psychologue pour dépression ou stress caractérisé.

L’inquiétude et les soucis ne peuvent en effet ajouter le moindre instant à la durée de notre vie. Aucun d’entre nous ne peut par son travail ou son effort se protéger de ce que la seconde qui suivra apportera. Travailler pour soi, sa famille, ses enfants, ses amis et son pays est louable et encouragé. Mais, si apporter le pain quotidien, préparer des avenirs devient une tâche que l’on espère garantir par l’accumulation de bien, alors l’on endosse un rôle que l’on ne peut pas assumer. Notre besoin de « garantir », bien que noble, est humainement irréalisable pour la simple et bonne raison que n’avons aucun impact sur l’avenir. Simplement, nous nous agaçons nous empêchant ainsi de profiter de l’instant, d’apprécier a sa juste valeur ce que nous accomplissons jour après jour. Le bonheur c’est aussi le nom de l’instant(a Lire).

Préparer un avenir ce n’est pas le garantir, ni pour nous-mêmes, ni pour nos enfants ; comme la fourmi on accomplit notre tâche, on essaye de prévoir et d’en profiter un peu, mais savoir dans quelle mesure elle bénéficiera ou dans certains cas détruira nos familles est du ressort du Divin, ce qui par la même occasion nous exempte du souci. Du moins pour celui qui tient à son bonheur, sa santé.

Les responsabilités orgueilleuses

Je vais sûrement me faire tirer les oreilles, mais les soucis et l’inquiétude peuvent très souvent être la manifestation de notre orgueil qui voudrait que tout « notre monde » repose sur nos épaules ; nos frêles épaules humaines qui ne savent même pas de quoi seras fait la seconde qui suit. Oui, étant adulte nous avons tous plus de responsabilités, mais en plus de nos réalités nous en développons de «fausses », histoire de se «sentir » encore plus accompli, responsable, père ou mère. Sentir est un facteur très important dans notre nature humain. Le passage de l’enfance à l’adulte est biologiquement visible, mais psychologiquement les changements sont très vagues, d’où très souvent notre besoin d’imiter attitudes des premiers adultes rencontrés, généralement nos parents.

Qu’avons-nous appris de nos parents ?

Celui ou celle qui se plaint de son emploi, de son pécule ou des déboires de ses enfants dont l’avenir devient très vite l’ultime souci. Ce « jeu» qui consiste à exposer au grand jour ses soucis nous donne l’apparence qui nous permet de nous définir adulte, mais elle est en réalité inutile et même destructrice de par le « stress » qu’elle génère. Ces influences, nous les reproduisons, alourdissant considérablement notre tâche quotidienne qui consiste tout simplement à nous décharger du poids du futur et à ne nous préoccuper que de ce que nous pouvons accomplir dans le présent.

Le rôle de « superman ou superwoman » nous déséquilibre parce qu’en plus de notre effort à subvenir à nos besoins, nous y associons le souci de vouloir garantir un avenir que nous ne pouvons pas assumer parce que simplement nous ne le connaissons pas et que toutes les fortunes amassées ne peuvent rien garantir, absolument rien.

Je pense d’ailleurs que la foi prend tous son sens quand nous acceptons les limites de notre nature humaine et laissons au Divin le rôle qui est sien, celui de construire, garantir et préparer la voie de chacun d’entre nous.

Le cœur de l’homme peut méditer sa voie, mais c’est l’Eternel qui dirige ses pas. (Proverbe 16 :9)

Ne pas s’inquiéter ne nous empêche en rien d’être les meilleurs dans ce que nous entreprenons, cela ne nous empêche en rien d’être riche, ambitieux et d’apporter le meilleur à nos familles, nos états. Par contre, cela nous protège de vouloir jouer à « Dieu » et de se faire du souci pour des choses qui, comme l’avenir, sort de notre domaine de compétence.

Avant de partir la fourmi m’a fait une confidence et je la cite: « je fais du Divin mon premier trésor et j’amasse les richesses, les succès tout en comptant sur mon premier trésor pour permettre que mes proches, mon état, et autre, en jouissent aussi. Les épaules légères je fais mon boulot et je Lui fais confiance pour ce qui est de son ressort, l’avenir. »

Moi, Je vous laisse avec cette réflexion :

« Ne vous inquiétez donc pas du lendemain car le lendemain prendra soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine ».

Par Olivier N’da


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