Magazine Humeur

Algorithmes droite/gauche

Publié le 22 octobre 2009 par Jlhuss

les-papes.1256117875.jpg J’attends toujours le vrai Karl ”, sous-entendu j’attends toujours le véritable communisme, ne veut rien dire sans précision sur ce que cela devrait être et comment y arriver.

Pour provoquer un peu, je peux très bien le remplacer par “j’attends toujours la véritable église catholique” (par exemple). Ah si la hiérarchie de l’église ne s’était pas retournée au bout de quelques siècles contre tous ses idéaux, justifiant les pires abominations … Ah si le communisme n’était pas devenu ce qu’il est devenu dans tous les pays où il a été expérimenté (je ne fais pas de rappel, j’en ai suffisamment parlé). D’ailleurs, ne pourrait-on pas découper la planète en régions expérimentales où persévéreraient les différents systèmes possibles, laissant chacun libre de déménager là où bon lui semble à tout moment ?

Plus sérieusement :

abolitionprivileges.1256118054.jpg
1) Les effets cliniques que le pouvoir (déjà évoqués précédemment, il y’a de plus en plus de travaux là-dessus) produit sur la majorité des hommes sont pour l’instant inévitables (cela dit, on pourrait très bien effectuer des examens réguliers chez les puissants et rééquilibrer les concentrations et activations à problème tout aussi régulièrement, cela m’étonne d’ailleurs que personne ne semble y avoir pensé). Cela est valable dans absolument tous les systèmes. Dans les systèmes communistes, la position dans le parti détermine les privilèges (à partir d’un certain niveau, accès gratuit à tous les biens possibles et imaginables, y compris par exemple maisons de vacances au bord de la mer, “hôtesses” incluses).

2) Il faut autoriser un certain niveau d’inégalité (attention, je ne dis certainement pas qu’il faut justifier des inégalités extrêmes et encore moins qu’il ne faut pas gérer “la jungle”). Les pays communistes s’effondrent en partie parce qu’une part des travailleurs ne font plus leur travail puisque cela ne fera de toute façon pas une grande différence. Finalement, les pipelines sont percés et on s’en fout, tel bouton ne fonctionne plus dans telle centrale et on s’en fout, etc.

la_pensee_unique-c0478.1256118461.png
3) Il faut autoriser un pluralisme réel (point très important), ce qui veut dire qu’aucune politique n’a vocation à l’emporter définitivement sur une autre. La pensée unique finit inéluctablement par fédérer une majorité d’opposants. Au bout d’un moment, il peut même arriver que le peuple finisse par préférer la liberté au fait d’avoir de quoi se nourrir. Dans les pays communistes, y’en a marre de l’uniformité (dont vêtements ainsi que déco, et je ne parle même de ce que seraient devenues les tenues “sexy” de la gent féminine si le communisme l’avait emporté partout dans le monde …).

2) et 3) impliquent : il faut arrêter de croire qu’il y’a des solutions simples voire même statiques (difficile problème d’optimisation). D’ailleurs, il n’y a aucune raison pour qu’il ne puisse pas y’avoir de multiples solutions. C’est souvent le cas dans les sciences dures (y compris même pour la modélisation de phénomènes simples), alors pour tout ce qui touche à l’homme et qui est infiniment plus complexe, croire qu’une seule voie est possible est totalement dogmatique. S’agit-il alors de se référer à tel tenant d’une pseudo-science humaine qui fait autorité ou à telle autre école de pensée qui se reproduit de génération en génération ?

Enfin, petite réflexion mathématique sur la dichotomie gauche-droite. Si, pour chaque individu, on évalue selon différents axes son positionnement sur N sujets politiques : (niveau de) régulation, (+/-)d’europe, (importance de) l’écologie, (importance de) l’effort d’éducation, (niveau de) sécurité, liberté, égalité et je ne sais quoi encore … on obtient un ensemble de points dans un espace à N dimensions (sous-espace des idées, avec des problèmes de normalisation et de compatibilité tout de même). Certains éléments se trouvent corrélés (cela se détecte à l’aide d’outils statistiques et ne se devine pas forcément intuitivement à priori) et on doit procéder alors à une reprojection sur un espace de dimension inférieure et où les axes sont modifiés.

algorithme.1256118620.jpg
Ensuite, se pose naturellement la question : dans ce nouvel espace, est-ce que les points (recalculés) qui représentent les positions des individus ont tendance à se regrouper suivant certaines zones (aussi connexes que possible, avec quelques problèmes de définition topologique tout de même) et en combien de zones ? Il est alors possible d’appliquer des algorithmes de classification automatique et d’attendre le résultat, en posant par exemple comme contrainte que pas plus de tant de % des positions soient hors de ces zones, en position ambigües ou induisant un mauvais classement (zones en trop grandes interpénétrations par exemple). Hé bien :

1) Je ne suis pas du tout sûr que les points se regrouperaient majoritairement en deux zones (gauche-droite par exemple).

2) Je ne suis pas du tout sûr même qu’il soit possible d’obtenir un découpage pertinent en une dimension (peut-être, faudrait-il utiliser les libertés de positionnement 2D qu’offrent physiquement les places au parlement : à gauche, à droite, devant, derrière).

3) Le résultat a toutes les chances d’évoluer avec le temps.

images.1256118778.jpg
Actuellement, il me semble qu’il y a suffisamment de sujets qui sont orthogonaux (le terme est volontaire) à la notion de droite-gauche (l’europe divise autant la droite que la gauche, la gestion des nouveaux médias idem, l’écologie un peu moins mais tout de même, diverses questions éthiques, etc.) pour que cette dichotomie soit remise en cause, probablement même en recombinant judicieusement les axes. Il est clair que le centre accumule pas mal d’énergie suivant la projection actuelle. Il ne faudrait pas non plus qu’il digère tout le reste, on risquerait effectivement de tomber dans une molle “uniformité”. Peut-être 3 zones avec des oscillations plus ou moins complexes et plus plus ou moins imprévisibles (la dynamique fournit peut-être d’ailleurs une “énergie” indispensable au système) entre attracteurs politiques (en se restreignant bien sûr à la compatibilité avec un certain nombre d’idéaux démocratiques et républicains) plus ou moins stables ? Attention, trop de zones et ça risque d’être le bordel …

Cela dit, peut-être que je me trompe et qu’on est toujours dans une situation bipolaire. En tout cas, vive la pluralité et une éducation populaire aussi exigeante que possible (cf. débats précédents) !

Cordialement.

Judem

[Il commentait la note :” Le Nirvana du capitalisme “]

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jlhuss 148 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines