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Etude approfondie de Seesmic : le forum discussion audiovisuelle en ligne 9

Publié le 22 octobre 2009 par Powanono

Etude approfondie de Seesmic : le forum de discussion audiovisuelle en ligne 1 2 3 4 5 6 7 8

b)… de réalité audiovisuelle

1. Le temps d’un regard

1.1 Le réel à l’écran

La plupart du temps, dans les discussions de tous les jours, parler de réalité à l’écran c’est parler d’un documentaire ou paradoxalement d’une reconstitution de la réalité (« ce film n’est pas crédible, il ne représente pas bien les faits… ») . Le sémiologue François Jost, au début de son ouvrage Le temps d’un regard, expose 4 thèses qui se rencontrent souvent à propos du documentaire. La première de C.Metz, stipule que tout film est un film de fiction car il irréalise ce qu’il pense. Pour certains penseurs, essayer de traiter de réalité à l’écran, en passant par des choix d’angle de caméra, de montage etc. fait de l’œuvre documentaire une fiction en quête d’une objectivité fantasmée et inaccessible. Toutefois, pour d’autres, le documentaire se distingue d’une œuvre purement fictionnelle sur deux points. Le premier relevant de la question de l’intentionnalité, c’est à dire qu’un réalisateur n’a pas les mêmes buts selon qu’il réalise une fiction ou un documentaire. Deuxième point, le documentaire garde, en son sein, indubitablement, une trace du réel.

Au contraire de ces penseurs, F.Jost s’appuie sur les thèses de Dominique Chateau qui délimite quatre « mondes » ou parties distinctes dans chaque communication. Celles-civarient selon l’intentionnalité de l’auteur.Parmi elles, celle appelé monde réel revendique l’objet comme réel, fondé sur « les traits sémiotiques de l’analogie iconique »[1]. Mais avec la diégèse, à l’aide d’effet de montage par exemple, se crée un monde mental. Il existe également un monde matériel qui parfois renforce l’analogie iconique. Enfin un monde actuel, c’est-à-dire ce quiest donné à voir au spectateur. La croyance de ce dernier au documentaire reposerait alors sur 3 types de savoirs:

·Le savoir sémiotique, savoir indispensable pour tout documentaire qui se base sur l’analogie iconique.

·Le savoir pragmatique, mettant en pratique le savoir encyclopédique de chaque spectateur et la confiance accordée au réalisateur.

·Enfin le savoir discursif qui se penche sur le traitement du sujet par le réalisateur.

Il semble que les contenus de Seesmic mobiliseraient ce type de savoir. Mais contrairement à un documentaire, ces contenus audiovisuelsse limitent à un seul plan la plupart du temps statique. D’un point de vue formel, on pourrait alors le rapprocher des films des premiers temps, des films de famille ou encore des archives comme présentés par R.Odin dans son ouvrage Le film de famille. Ces types de film étaient de courtes séquences où la caméra poséefilmait ce qui se passait avant d’en faire une diffusion dans les foires. Or ce serait retenir simplement l’aspect iconique des productions des utilisateurs sur Seesmic au détriment de leur caractère discursif et de leur contexte relevé plus haut.

1.2 Seesmic : le théâtre audiovisuel?

Le contenu de Seesmic n’est donc pas à confondre avec les films des premiers temps et des films de famille. On pourrait alors rapprocher le contenu de celui-ci du documentaire explicatif à la Flaherty et du débat télévisé. Comme expliqué plus haut, Seesmic est un forum de discussion Internet audiovisuel mettant en scène un débat aux fortes aspirations télévisuelles. Mais Seesmic permet aussi quelque chose de très particulier: les internautes peuvent retravailler leurs interventions. C’est à dire que l’internaute enregistre son intervention, la visionne puis décide de la publier ou de la refaire. La démarche de Flaherty dans le documentaire “Nanouk” commenté par François Niney[2] semble relever du même mécanisme. Techniquement le direct sur Internet est possible, ainsi que la publication automatique des interventions sans une période de « derushage » préalable. On peut alors aisément supposer qu’il existe une intentionnalité dans ce dispositif Internet. Pour son documentaire, Flaherty va construire les images de celui-ci, c’est à dire qu’il va demander aux Inuits de rejouer des scènes quotidiennes pour les mettre en valeur et les humaniser à l’écran. Cette démarche exhibitionniste selon Niney, qui pourrait se résumer à « devenir l’acteur de votre propre vie », encore une fois, se veut être une démarche explicative et humaniste face au regard colonialiste de bon père de famille des « sauvages qu’il faut éduquer » de l’époque.

Ainsi la subjectivité et l’exhibition de cette subjectivité sont hautement explicatives. Par exemple, je vous explique mon intégralité, mon espace, mon univers pour vous expliquer pourquoi je pense cela.Cette démarche est-elle forcément humaniste ? En inscrivant la démarche de Flaherty dans son époque, il est possible de répondre à cette question par l’affirmative. En ce qui concerne Seesmic, on verra dans la dernière partie du mémoire, réservée au culte du banal, qu’elle repose sur les mêmes mécanismes de subjectivité et d’exhibition mais pas sur les mêmes motivations des acteurs. Cette différence dans les motivations des acteurs et leurs positions fait-elle émerger un nouveau type de document audiovisuel ?

1.3 La position de l’acteur : énonciateur et objet

Bien que l’on ait écarté la catégorie film des premiers temps ou film de famille, il est intéressant de se pencher sur l’analyse qu’en fait F.Jost afin de comprendre les effets de la vidéo chez le spect-acteur dans Seesmic. Ainsi « On pourrait dire que le geste de l’opérateur (celui qui filme) est simplement de transformer l’afilmique en iconique, par son seul choix de placer la caméra, à tel moment à tel endroit : le film est réduit à l’idéologie iconitaire »[3]. Ces documentaires des premiers temps travaillent sur des sortes d’« universaux » même s’ils reproduisent la diversité empirique. En outre, l’utilisateur de Seesmic, objet et énonciateur, se mettrait dans une position iconique forte qui pourrait se résumer à « je suis réellement ce que je suis et dis à l’écran ».

F.Jost, dans Le temps d’un regard, cite Godard, « La fiction c’est ce qui m’arrive à moi, le documentaire c’est ce qui arrive aux autres »[4], afin d’appuyer le fait que la fiction nous fait partager « l’environnement cognitif » d’un personnage, tandis que le documentaire fait prendre part à la vie de ceux que nous ne connaissons pas. À partir de ce point de départ, peut-on trancher sur le fait que le contenu, produit par les utilisateurs de ce service, est un documentaire car il possède une de ses caractéristiques ? François Jostpermet d’aller plus loin afin de sortir d’un clivage trop simple en proposant une nouvelle typologie des documents audiovisuels. Celle-ci distingue six types de documents[5] entraînant une série d’inférences bien distinctes. Relevons le défi lancé parl’auteur de cet ouvrage à la page cent vingt sept qui est de reconnaître un type d’inférence pour« faire des hypothèses sur le type de document que l’on est en train de visionner ».

Les contenus Seesmic semblent alors rassembler 5 inférences présentes dans le direct préparé. Ils possèdent un espace où la mise en cadre et le point de vue sont plus ou moins maîtrisés. C’est-à-dire que l’énonciateur contrôle ce qu’il veut filmer même s’il ne demeure pas à l’abri d’imprévus[6]. Par rapport à la disposition de temps, Seesmic mettrait en jeu un « travail sur la simultanéité plus ou moins possible »[7], c’est à dire que le Seesmiqueur, même s’il subit le temps, garde le pouvoir, pendant son « direct différé », de diriger son intervention. En ce qui concerne l’invention, Seesmic, comme un direct non préparé, ne crée pas un monde reposant sur des effets de montage ou des histoires. Quant à la narrativité, présente dans Seesmic , elle ne dépend pas de la simple « machine », car alors une webcam filmant en continu se confondrait de très près avec un enregistrement automatique similaire à une vidéo de surveillance. Or l’utilisateur sur Seesmic fait le choix de sélectionner le moment pour filmer son intervention, mais aussi le cadrage etc… La narrativité est donc présente dans le dispositif à cause de la présence d’un Seesmiqueur au statut équivalent à celui d’un réalisateur. Enfin on peut décrypter une promesse de lisibilité du réel accrue, c’est à dire que l’utilisateur de ce dispositif est là pourexpliquer ce qu’il filme, c’est à dire lui. On reviendra sur les effets et les explications de cette surreprésentation de l’énonciateur objet dans la dernière partie. On pourrait se centrer sur ces cinq inférences remplies sur les sept distinguées par Jost pour affirmer que le contenu audiovisuel sur Seesmic est un document audiovisuel de type « direct préparé ». Or il est nécessaire de prendre en compte que la figure anthropoïde dans les contenus de ce dispositif est celle d’un narrateur, dans certains cas d’un artiste, et qu’elle possède une forte énonciation narrative mais aussi une forte énonciation filmique qui relève plus de la « fiction » que du direct préparé.

L’œuvre de Jost, Le temps d’un regard, permet donc, en plus de comprendre comment l’objet audiovisuel fonctionne, de placer cet objet entre le film documentaire et le film de famille, entre le débat télévisé et le documentaire, comme un direct préparé couplé avec des inférences propres à la fiction. La pensée de F.Jost offre le dispositif structural nécessaire pour étudier l’objet audiovisuel de Seesmic. Il permet d’en comprendre les emprunts et les influences.

2. Effets de réalité ouculte du banal ?

2.1 Le culte du banal

Comme vu précédemment la place du Seesmiqueur, énonciateur et objet, pose certaines questions et rejoint un certain culte, le culte de soi. Mais il serait réducteur de dire que Seesmic remplit simplement le besoin narcissique de ses intervenants sans se pencher un peu plus en détail sur les mouvements de fond qui bercent ce dispositif. Dans Le culte du banal, F.Jost décrypte l’évolution d’un culte traversant nos sociétés contemporaines : le culte du banal. Il relate la traversée de ce culte en commençant par Duchamp et son urinoir, véritable remise en question de l’objet artistique. L’auteur évoque également le travail artistique de Wharol, magnificences du banal remettant en question la frontières entre média et art. Et il finit sur Loft Story, forme du banal médiatique rejetée par les intellectuels et une certaine frange des médias de l’époque. F.Jost se demandepourquoi aujourd’hui il existe un culte si important pour le banal, et pourquoi celui-ci est-il perçu différemment selon les objets exposés ?

L’auteur dessine alors une évolution de ce culte. Le culte du banal est encore très présent mais « le discours de ceux qui s’en faisaient les chantres a profondément évolué »[8]. Revendiquer le banal en art et dans les médias ne tend pas vers les mêmes buts. Ainsi Duchamp avait comme objectif de provoquer et remettre en question l’Establishment artistique de l’époque. Quant aux sociologues, ils se mettaient à étudier et disséquer les gestes de tous les jours pour mieux comprendre la société car le banal est un fait social. Dans le champ de l’action, Perec voyait dans cette admiration du banal un moyen de ré-enchanter le monde tandis que Bruckner et Finkielkraut y voient une dangereuse inertie des personnes menant à l’inaction individualiste. Dans le champ des médias, la revendication du banal est motivée différemment et prend diverses formes. La télévision magnifie des individualités qui se traduit par un discours dont le leitmotiv serait le « droit à » tous de passer à la télévision pour valoriser ce que ils sont. On a alors tous le « droit à » devenir les héros de nos propres vies, le banal est par conséquent mis en avant pour être « starifié ».

2.2 Seesmic : le droit à être spect-acteur

Mais la télévision n’est pas la seule coupable de cet élan populiste qui met en avant des témoins et les héros de leurs propres vies, l’existence d’Internet le rappelle tous les jours. Dans cette avalanche de témoignages que l’on donne maintenant à voir et à écouter, F.Jost distingue deux sortes de témoins, le témoin historique et le témoin théorique. Il appelle témoin historique, « des personnes singulières restituant des moments de leurs existence, traces de mémoire plus ou moins organisées, dont l’assemblage ou la succession appartiennent en propre à un individu »[9]. Les témoins théoriques sont quant à eux interchangeables, et s’avèrent des représentations de tel ou tel type d’individu, ne donnant pas à penser ou connaîtremais à convaincre par l’émotion et la monstration.

Cette analyse de F.Jost, sur l’importance que prends l’émotion et la monstration du témoin dans la télévision d’aujourd’hui, renvoie à Seesmic et ses effets de monstrations. En quoi la vidéo sur Seesmic contribue-t-elle au culte du banal ? Les forums de discussion classiques sont source de toute tricherie comme l’a pu le noter P.Flichy. Toutefois ils sont aussi œuvre de tout délire créatif de la part de ses spect-acteurs participants. L’existence de jeux théâtraux, ou roleplay[10] sur les forums, est d’ailleurs là pour nous rappeler que même si la réalité transparaît au travers les pseudonymes et les inventions des membres, ces forums ne sont en aucun cas liée au culte du banal mais constituent plutôt une échappatoire à la réalité et au banal. À la différence de Seesmic qui met en scène un spect-acteur dans sa réalité, dans ce qu’il a de plus intime et donc dans ce qu’il y a souvent de plus banal. Le Seesmiqueur ne se représente pas dans une identité fantasmée et flottante mais dans une structure beaucoup moins construite que l’on pourrait dire banale : la monstration de son corps.

Ceci rejoint le constat de F.Jost sur la cyberculture et les dispositifs Internet. Il distingue dans la cyberculture la seconde mort de l’auteur, après une première entraînée par le nouveau roman et sa trop grande considération pour le texte au détriment de l’écrivain. Dans cette seconde mort de l’auteur provoquée par Internet, tout le monde est auteur à moins qu’il n’y ait plus d’auteur. Pour de nombreux théoriciens, Internet serait une co-construction où l’individu est co-auteur avec les autres. Selon François Jost, qui s’appuie sur les théories de l’artiste E.Couchot, on a affaire à deux auteurs dans un dispositif Internet, un auteur amont et un auteur aval. Alors que E.Couchot considère que « l’auteur amont se contenterait de définir le dispositif mais aurait besoin de l’auteur aval pour actualiser ses potentialités (…) car l’auteur amont n’a pas le seul privilège de l’intention »[11], pour F.Jost, l’auteur amont n’est pas un égal de l’auteur aval. L’auteur amont, en partageant son auctorialité, oblige l’auteur aval à partager ses intentions. « La primauté de l’auteur amont » reste donc absolue sur l’œuvre. L’auteur aval ne serait donc pas un auteur, mais plutôt un spectateur qui ne pourrait aller au-delà du statut de l’acteur. « Le partage de l’auctorialité n’est que de la poudre aux yeux, qui dissimule mal le fait que le spectateur ne peut dépasser le statut de l’acteur »[12] d’où cette notion de spect-acteur. Dans cette optique le Seesmiqueur n’est qu’un spect-acteur car le dispositif de Seesmic change considérablement son intervention par rapport au forum de discussion classique. L’utilisateur doit accepter les bornes et les limites du dispositifs’il veut interagir avec les autres.

2.3 De l’importance d’être banal

Étudier les différents types de témoignages, l’évolution de ceux-ci dans les débats télévisés et le mouvement de fond qui l’accompagne, et particulièrement le culte du banal mais aussi les effets de réalité, permet de comprendre les enjeux de Seesmic pour la télévision. La RTBF[13], Rue 89[14] et la BBC[15] ont déjà utilisé le dispositif pour des émissions sur la crise ou pour des interviews. Bien que la logistique des journaux en rapport à ce service soit encore faible, elle reflète bien ce qui a été soutenu par Rouquette et Jost avant. Ce dispositif Internet s’offre alors aux médias classiques comme une pépinière de témoignages. Le fameux « droit à » témoigner de sa propre vie par la monstration de son intimité prend dès lors tout son sens et le contrôle de l’animateur journaliste aussi dont le travail se réduit maintenant à la sélection du meilleur témoignage parmi cette quasi base de données rendue possible par le dispositif Seesmic. Les témoignages seront alors choisis en fonction du codage opté par l’utilisateur du dispositif Internet. Comme nous l’avons déjà souligné, la discussion, sur cette plateforme, se caractérise par un langage verbal mais aussi un langage audiovisuel, d’où l’importance d’être le plus clair, le plus explicite et le plus représentatif du problème pour être sélectionné par le journaliste[16]. Ce « codage » ne laisse donc que peu de place à l’originalité et à l’imagination. Le Seesmiqueur peut alors être tiraillé entre un besoin d’être original sur un sujet qui l’intéresse et une envie que son propos soit relayé par les médias traditionnels en passant par un langage audiovisuel plus classique. Il devra donc faire un choix, tout en ayant conscience de l’importance d’être banal pour être sélectionné afin de trouver des réponses à ses interrogations ou un écho à ses propos dans les médias traditionnels.


[1] JOST, François - Le temps d’un regard du spectateur aux images. - Paris : Didier Erudition, 1998. - 184 p.. (Coll. Du Cinéma)

[2]NINEY, François - L’épreuve du réel à l’écran essai sur le principe de réalité documentaire. - Paris : De Boeck, 2002. - 347p..

[3]JOST F., op. cit., p.25.

[4]Ibid., p.32.

[5] « Enregistrement automatique, direct non préparé, direct préparé, documentaire, fiction et film comme œuvre » JOST F. op. cit., p.126.

[6] Seesmic. Page utilisateur [En ligne]. Adresse URL:http://Seesmic.com/videos/kjKIuCZqX5 ( Page consultée le : 20 Avril 2009 )

[7]JOST F., op. cit. p.126.

[8]JOST, François - Le culte du banal de Duchamp à la télé-réalité. - Paris : CNRS Editions, 2007. - 127 p..

[9]Ibid., p.108.

[10]Jeu de rôle où le membre d’un forum est amené à développer une histoire en interaction avec les autres et endosser une identité fantasmée.

[11]Ibid., p.86.

[12] Ibid., p.87.

[13] Le Blog de Seesmic. La RTBF utilise Seesmic. [En ligne]. Adresse URL:http://Seesmic.typepad.fr/francophone/2008/11/la-chaine-publi.html ( Page consultée le 24 Novembre 2008 ).

[14] Le blog de Seesmic. Rue 89 se met à Seesmic. [En ligne]. Adresse URL:http://blog.Seesmic.com/2008/10/rue89-hosts-den.html( Page consultée le : 24 Novembre 2008 ).

[15] Le Blog de Loïc Le Meur. La BBC utilise Seesmic. . [En ligne]. Adresse URL:http://loiclemeur.com/france/2008/10/la-bbc-utilise.html ( Page consulté le 26 Octobre 2008 ).

[16]Seesmic. Page utilisateur. [En ligne]. Adresse URL: http://Seesmic.com/videos/PyveE8ueOG ( Page consultée le 20 Mai 2009 )

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